Post-partum : les bienfaits de l’activité physique

22 avril 2025

Un consensus d’experts canadiens, publié dans le British Medical Journal Sport Medicine, et basé sur les retours des femmes ainsi que sur la littérature scientifique, présente pour la première fois des recommandations en matière d’activité physique et destinées aux jeunes mamans. Certaines sont attendues, d’autres rassurent celles qui hésitent parfois à se lancer dans une activité physique soutenue.

En préambule, stipulent les experts – des professionnels de l’activité physique adaptée, de la périnatalité, des médecins emmenés par Margie Davenport, spécialisée dans la kinésithérapie périnatale (Sport and Recreation, Women and Children’s Health, Université d’Alberta, Edmonton, au Canada) – les femmes en post-partum qui suivent nos recommandations concernant l’activité physique, le comportement sédentaire et le sommeil devraient observer une amélioration certaine de leur bien-être psychologique (réduction de la dépression, des symptômes dépressifs et de l’anxiété), de la santé du plancher pelvien (réduction du risque d’incontinence urinaire), de la santé musculosquelettique (réduction des douleurs lombaires et pelviennes), de la santé cardiométabolique (amélioration du poids, de l’indice de masse corporelle et des lipides sanguins), ainsi qu’une diminution de la fatigue. Et ceci, garantissent-ils, sans effets indésirables, comme une réduction de la production de lait maternel ou des blessures.

Bouger après l’accouchement : la clé d’une meilleure récupération !

Ainsi, tout en respectant les contre-indications ou les impossibilités liée à la charge maternelle, les experts sont en faveur de la pratique de deux heures d’activité physique adaptée hebdomadaires, combinées à des exercices pour le périnée et à un bon sommeil, aident à se sentir mieux et à récupérer plus rapidement.

Les recommandations au cours de la première année post-partum :

– Il est recommandé que les femmes pratiquent au moins 120 minutes par semaine d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse (une variété d’activités d’endurance et de renforcement musculaire), comme la marche rapide et les exercices de renforcement musculaire, y compris ceux ciblant le bas du dos, afin d’obtenir des bénéfices cliniques significatifs pour la santé. Ceci selon une progression individualisée, graduelle et basée sur les symptômes ;

– Commencer une activité physique d’intensité légère après l’accouchement est recommandé, car la mobilisation précoce a été associée à de meilleurs résultats en matière de santé ;

– La progression vers les recommandations d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse (et au-delà) doit être individualisée, graduelle et basée sur les symptômes, en tenant compte du temps nécessaire pour se remettre de la grossesse et de l’accouchement, de la santé physique et mentale, ainsi que de la préparation à participer à l’activité physique post-partum ;

– Un entraînement quotidien des muscles du plancher pelvien est recommandé pour réduire le risque d’incontinence urinaire et rééduquer les muscles du plancher pelvien affectés par la grossesse, le travail et/ou l’accouchement ;

– Reprendre la course à pieds et l’entraînement en résistance est généralement sûr une fois que les incisions chirurgicales ou les déchirures périnéales ont suffisamment guéri et que les saignements vaginaux n’augmentent pas avec l’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse ;

– Commencer ou reprendre l’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse dans les 12 premières semaines après l’accouchement et améliorer la qualité du sommeil sont associés à une meilleure santé mentale.

– Il est conseillé de commencer une mobilisation précoce avec une activité physique d’intensité légère (par exemple, marche douce, entraînement des muscles du plancher pelvien) et de progresser vers une activité physique d’intensité modérée à vigoureuse une fois que les incisions chirurgicales ou les déchirures périnéales sont suffisamment guéries et que les saignements vaginaux (lochies) n’augmentent pas avec l’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse ;

– Les activités de la vie quotidienne (par exemple, l’activité physique légère) sont recommandées pour toutes les femmes et les personnes en post-partum en raison des effets connus de la restriction d’activité et du repos au lit ;

– La période post-partum est un événement de transition important dans la vie qui présente des obstacles uniques qui peuvent rendre difficile le respect de ces recommandations. Un soutien social et émotionnel consistant de la part des partenaires, de la famille est essentiel pour aider les femmes en post-partum à surmonter les défis et obstacles associés à la transition de la grossesse au post-partum ;

Toute activité physique, même minime, est bénéfique

Il est essentiel de reconnaître que l’alimentation et les soins de l’enfant ont un impact considérable sur la vie quotidienne, y compris le sommeil. Ainsi, ces recommandations ne sont pas toujours réalisables, reconnaissent les experts. C’est pourquoi, pour les femmes et les personnes en post-partum rencontrant des difficultés à atteindre les objectifs de cette directive, tout progrès – même s’il est minime – dans l’atteinte des objectifs d’activité physique peut améliorer la santé physique et mentale maternelle. Quoi qu’il en soit, pour ces femmes comme pour la population générale, il est conseillé de limiter la sédentarité à moins de 8 heures par jour et de ne pas passer plus de 3 heures devant un écran.

Quelles sont les contre-indications activité physique d’intensité modérée à élevée après l’accouchement ?

Certaines situations contre-indiquent l’activité physique. C’est le cas lorsqu’il y a de fortes douleurs abdominales, des saignements vaginaux anormaux, ou des problèmes cardiaques après l’accouchement, si une césarienne entraîne des douleurs qui s’aggravent avec l’exercice, ou si la pression artérielle est trop élevée (au-dessus de 140/90 mm Hg).

Les troubles alimentaires, la malnutrition, une fatigue intense, l’anémie ou la carence en énergie, ainsi que les fractures ou blessures graves sont également des raisons pour éviter l’exercice. De même, la douleur ou le gonflement du mollet, signes possibles d’une thrombose veineuse profonde, ou des problèmes graves de circulation sanguine doivent être pris en compte.

Si une infection aiguë avec de la fièvre ou des douleurs corporelles survient, ou si la personne éprouve des difficultés à respirer au repos qui ne disparaissent pas avec les médicaments, l’activité physique doit être évitée. Tout comme des douleurs thoraciques, des vertiges, la perte de connaissance, ou des problèmes neurologiques qui affectent l’équilibre, ainsi que des maladies rénales ou cardiaques.

Pour en savoir plus : Après l’accouchement, quand reprendre une activité sexuelle ?

  • Source : 2025 Canadian guideline for physical activity, sedentary behaviour and sleep throughout the first year post partum. Br J Sports Med. 2025 March.

  • Ecrit par : Hélène Joubert - Edité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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