Post-partum : près de 17 % des femmes victimes de dépression
19 septembre 2023
Selon une étude menée par des chercheurs français, 16,7 % des mères souffrent d’une dépression du post-partum deux mois après avoir accouché. Les experts se sont également penchés sur l’anxiété et les idées suicidaires. Au vu de ces chiffres élevés, ils recommandent, une amélioration de l’offre de soins en psychiatrie.
Quelle est la réalité de la dépression du post-partum en France ? C’est la question que se sont posé des chercheurs Français, qui publient ce mardi dans le Bulletin hebdomadaire de Santé publique France les résultats de leurs travaux. Ainsi, 16,7 % des mères souffrent d’une dépression du post-partum (DPP) deux mois après l’accouchement. Pour rappel, les spécialistes distinguent deux formes de DPP. Une forme précoce qui débute avant la fin du deuxième mois et une forme plus tardive, à partir du 3ème mois. Les recherches de l’équipe française ne portent que sur la DPP précoce.
Outre la dépression du post-partum, principale complication l’année suivant l’accouchement, les chercheurs ont également estimé la prévalence de l’anxiété et des idées suicidaires. « Les différentes manifestations cliniques peuvent s’entremêler : l’anxiété peut être un facteur précipitant de la DPP, la DPP et l’anxiété peuvent occasionner des idées suicidaires et conduire à des suicides maternels », justifient les auteurs de l’article. Selon les résultats de l’étude, la prévalence de l’anxiété post-natale, associée ou non à une dépression, s’élève à 27,6 % et les identités suicidaires concernent 5,4 % des femmes, soit plus d’une femme sur 20.
Des troubles qui nuisent à la mère et l’enfant
Selon les chercheurs, « ces résultats soulignent le caractère fondamental des politiques de prévention et la nécessité d’une adaptation de l’offre de soins en psychologie/psychiatrie, en adéquation avec les besoins importants décrits ». En effet, ces troubles psychiatriques, s’ils ne sont pas correctement pris en charge, sont délétères pour la santé de la mère et la santé de l’enfant. 40 % des femmes qui souffrent d’une DPP présenteront des récurrences dépressives. Quant aux enfants, ils « sont plus à risque de troubles du développement psychomoteur, cognitif et émotionnel dans la petite enfance et de troubles psychiatriques diagnostiqués à l’adolescence ou à l’âge adulte et ayant souvent pour origine une héritabilité génétique associée à des facteurs environnementaux ».
Les troubles anxieux sont sources chez les mères de souffrance psychique et de baisse de l’estime de soi, et d’effets délétères sur le développement de l’enfant. L’anxiété représente, en outre, un facteur précipitant de la dépression du post-partum. Enfin, 1,4 femme pour 100 000 naissances se suicident.
Ces données ont été collectées auprès d’un échantillon représentatif de femmes qui avaient accouché en France en mars 2021 après 22 semaines d’aménorrhée ou d’un enfant pesant au moins 500 grammes. Ces données proviennent d’un entretien avec la mère à la maternité, à partir de son dossier médical et, pour les 67,5 % de femmes qui avaient donné leur accord, d’un questionnaire à deux mois de post-partum. En tout, 7 133 femmes ont participé.