Milk Blues : qu’est-ce que la dépression post-allaitement ?
08 février 2023
La chute hormonale liée à la fin de l’allaitement peut-elle déclencher un baby-blues même si plusieurs semaines ou mois se sont écoulés depuis l’accouchement ? La réponse est oui, et ce phénomène porte le nom de Milk Blues.
Depuis l’arrêt de votre allaitement, quelques symptômes de type dépressifs se font sentir au quotidien. Pas de panique : la chute hormonale provoquée par la fin de votre allaitement ne peut pas passer inaperçue. Elle est tout à fait normale étant donné l’intensité physique et émotionnelle du lien qui se tisse entre vous et votre enfant pendant les tétées. Ce Milk-Blues est d’autant plus intense si l’arrêt de l’allaitement survient soudainement, et non de façon progressive. Terminée donc la libération des endorphines, hormones du bien-être, dont vous profitiez pendant l’allaitement. Un combo avec la cascade hormonale liée au retour de couche, sachant que l’arrêt de l’allaitement est suivi du retour des règles.
Autres événements au-delà des hormones pouvant faire chuter le moral : le rejet de vos seins par votre tout-petit et le passage au lait industriel peuvent vous rendre triste. Mais aussi les modifications corporelles avec le passage d’une poitrine ronde et généreuse sous allaitement à une sensation de seins vides et de poitrine qui disparaît. « Ces modifications physiques consécutives à tant d’autres peuvent être dures à vivre et renvoyer aux femmes, une image difficile à accepter », résume le site Elhee.
Culpabilité, irritabilité, perte de plaisir
Le milk-blues va se traduire par différents symptômes associés à ceux du baby-blues, comme le précise le site Ameli.fr :
- « Le sentiment de ne pas être à la hauteur de son rôle de mère (…), une culpabilité, l’impression de ne pas être en mesure de s’occuper de votre bébé, un sentiment d’irritabilité et de rejet de votre enfant »;
- «Une extrême anxiété » ;
- « Un désintérêt pour les activités habituellement agréables et une perte du plaisir lors de leur réalisation» ;
- « Un épuisement permanent ou des problèmes de sommeil (dormir trop ou pas assez), une perte d’appétit, un sentiment de grande tristesse sans raison apparente et la volonté de rester seule, de se replier sur soi-même » ;
- « L’impression d’avoir perdu le contrôle et de ne pas pouvoir prendre de décisions» ;
- « Des modifications des relations familiales».
Accepter, retrouver ses habitudes
Pour pallier cette chute de moral, n’hésitez pas à aller au bout des retrouvailles avec votre « vie d’avant » : s’accorder de vrais temps pour vous, que ce soit des plages horaires suffisantes pour avancer sereinement dans votre travail, des heures pour pratiquer votre sport et/ou vos loisirs préférés, ou encore voir vos amis. Autant de moments bien-être au quotidien libérateurs de sérotonine et d’ocytocine pour assurer les sensations de plaisir et d’attachement.
Parler, décharger
Décharger auprès de vos proches, peut aussi s’avérer nécessaire pour traverser cette complication transitoire. L’oreille neutre et l’expertise de spécialistes comme votre sage-femme ou un psychologue peut vous être d’une grande aide : en effet plusieurs mois après l’accouchement, nombreux sont les proches qui n’estiment pas l’impact de l’arrêt de l’allaitement sur votre santé mentale et qui n’auront en conséquence pas la disponibilité d’écoute dont vous avez besoin.
Sans compter que contrairement aux idées reçues, l’accueil d’un enfant également appelée phase post-partum peut – au-delà de l’allaitement qui prend fin – ne pas être un long fleuve tranquille. Comme le rappelle le site Ameli.fr, la maman peut développer un baby-blues (passager) voire une dépression post-partum.
A noter : pour faire le point sur vos symptômes et repérer les éventuels signes de dépression, vous pouvez effectuer le questionnaire dédié sur le site des 1 000 premiers jours en cliquant sur ce lien.
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Source : Ameli.fr, 1 000 premiers jours, Elhee, sites consultés en février 2023
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emmanuel Ducreuzet