Poumons, sphère ORL : des cancers en hausse chez les femmes
31 mai 2022
Chez les hommes, l’incidence du cancer du poumon se stabilise, contrairement aux données obtenues dans la population féminine. Notamment du fait d’une consommation accrue de cigarettes, les femmes se voient en effet plus exposées à cette tumeur pulmonaire, mais aussi aux cancers ORL. Explications à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac organisée ce 31 mai.
Le cancer du poumon est de plus en plus diagnostiqué chez les Françaises depuis 1970, et depuis 1990 pour les cancers ORL. Une hausse en très grande partie liée à la consommation de tabac. L’ampleur du phénomène est telle que l’Institut Curie n’hésite pas à parler d’une catastrophe annoncée, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac organisée ce 31 mai.
Dans le détail, l’incidence des cancers du poumon a fait un bond de +496% depuis les années 90, de 130% pour les tumeurs des lèvres, de la bouche et du pharynx et de 42% pour les cancers du larynx.
Le tabac impliqué dans 17 localisations de cancer
Parmi d’autres combats, la lutte contre le tabagisme va demander des efforts sur le long terme. En effet, pour espérer diminuer le nombre de cancers liés au tabac dans 15 à 20 ans, c’est aujourd’hui qu’une baisse globale de la consommation doit être observée. Et l’enjeu n’est pas des moindres sachant que le tabac, premier facteur de risque tumoral, est « responsable d’un cancer sur cinq et d’un décès sur trois par cancer », précise le Pr Steven Le Gouill, directeur de l’Ensemble hospitalier de l’Institut Curie. « Consommer du tabac augmente le risque de 17 localisations différentes de cancer. »
Le cancer du poumon est précisément celui qui augmente le plus chez les femmes. « Il y a un paradoxe à faire reculer année après année le nombre de décès par cancer du sein pour voir augmenter de plus de 5% par an le nombre de cancer du poumon chez les femmes », déplore le Pr Le Gouill.
Dépister pour améliorer le pronostic
Pour mieux dépister le cancer du poumon, pourquoi ne pas proposer des examens réguliers aux patients à risque ? « Plusieurs études ont démontré que la réalisation d’un scanner thoracique en faible dose chez les sujets à risques (fumeurs âgés de 50 ans et plus) permet la détection de tumeurs pulmonaires débutantes et réduit le risque de décès par cancer du poumon », détaille le Pr Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut Curie, responsable de l’Institut du Thorax Curie-Montsouris.
Ce repérage précoce permettrait une prise en charge plus rapide, donc plus efficace. Un point d’autant plus essentiel que les nouvelles stratégies thérapeutiques (thérapies ciblées, immunothérapies, combinaisons de traitements) ne cessent de se développer.
A noter : selon les dernières données de 2019, un total de 20,7% des femmes âgées de 18 à 75 ans fument tous les jours.
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Source : Institut Curie, consulté le 25 mai 2022
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Ecrit par : Laura Bourgault - Édité par : Emanuel Ducreuzet