Pourquoi j’oublie mes rêves ?

04 novembre 2024

Qu’il s’agisse de rêves d’aventure loufoques ou de rencontres incongrues, on se souvient rarement de ce qui peuple notre sommeil. Comment expliquer cet oubli dès que survient le réveil ?

S’il est plutôt bénéfique d’oublier rapidement nos cauchemars, nous sommes nombreux à souhaiter nous souvenir de nos jolis rêves. D’autant que certains tentent d’en extraire des interprétations concernant leur vie ou même leur avenir. Or, la plupart du temps et pour la majorité d’entre nous, les rêves sont oubliés dès que nous ouvrons les yeux. Si l’on n’a pas encore percé la totalité du mystère derrière ce phénomène, plusieurs équipes de recherche avancent des pistes d’explication.

Eviter le trop-plein d’informations

La plupart des rêves se produisent durant une phase spécifique du sommeil : le sommeil paradoxal. Pendant cette période, l’activité cérébrale est plus intense, comme si le sujet était quasiment réveillé, alors que dans les faits, il dort profondément. Cette phase de sommeil est également appelée REM (rapid eye movement) en raison de fréquents mouvements oculaires rapides. Des chercheurs ont constaté que pendant cette phase, les zones du cerveau chargées de transférer et stocker la mémoire à long terme étaient globalement désactivées. Seule la mémoire à court terme – moins de 30 secondes – reste active. Ce qui expliquerait peut-être que l’on oublie les rêves tout de suite au réveil.

Il semblerait en outre qu’il n’y ait pas de hasard derrière ce mécanisme. Une équipe japonaise a constaté en 2019 chez des rongeurs que certains neurones de l’hypothalamus agiraient spécifiquement en faveur de l’oubli durant cette phase de sommeil. Pourquoi ? Les chercheurs avancent l’hypothèse que ces oublis permettraient d’empêcher la surcharge du cerveau.

Inégalités

Pour autant, nous ne sommes pas tous égaux et certains d’entre nous se rappellent fréquemment de leurs rêves. Par exemple, les femmes se souviendraient plus souvent de leurs songes que les hommes, selon une méta-analyse menée en 2008 par une équipe allemande et publiée dans la revue Journal of Sleep Research.

  • Source : Inserm – National Institutes of Health – Journal of Sleep Research

  • Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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