Pourquoi la sieste ne devrait pas durer plus de 30 minutes ?
28 avril 2023
Des chercheurs ont montré qu’au-delà de 30 minutes, la sieste pouvait devenir délétère pour la santé. Elle serait responsable d’un risque accru d’obésité et de troubles liés au syndrome métabolique. Explications.
On la voit comme la coupure salvatrice du milieu de journée, un moyen efficace de recharger ses batteries pour l’après-midi. La sieste fait des adeptes. Mais prudence ! Des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital, aux Etats-Unis, ont étudié les liens entre la sieste, l’obésité et le syndrome métabolique – cet ensemble de troubles liés à l’obésité abdominale. Les résultats de leurs travaux ont été publiés le 26 avril dans la revue Obesity.
Ainsi, un indice de masse corporel et une pression artérielle plus élevés ont été observés chez les personnes qui avaient l’habitude de faire des siestes de plus de 30 minutes. Elles présentaient aussi un tour de taille plus important et une glycémie à jeun plus élevée. L’étude a en outre révélé chez ces personnes un ensemble de manifestations associées à un syndrome métabolique – des troubles cardiaques et du diabète.
L’équipe de scientifiques a également observé que faire de longue sieste était associé à un dîner et un endormissement plus tardifs, des repas plus conséquents sur le plan énergétique et au tabagisme. Autre information : ces longues siestes sont le plus souvent réalisées dans le lit, sur le canapé pour les plus courtes.
La micro-sieste, la meilleure habitude ?
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont examiné les habitudes de sieste et modes de vie de 3 275 adultes résidant dans le bassin méditerranéen et plus spécifiquement dans la région de la ville de Murcie, en Espagne. Ils ont été classés en trois catégories : ceux qui ne faisaient pas de sieste, ceux qui dormaient moins de 30 minutes et ceux qui dormaient plus de 30 minutes.
Les caractéristiques métaboliques des participants ont été analysées au regard de la catégorie à laquelle ils appartenaient. Chez ceux qui s’accordaient une courte sieste de moins de 30 minutes, aucun des risques observés chez les gros dormeurs n’a été observé. Mieux, les adeptes de la micro-sieste – moins de 30 minutes – affichaient une tension artérielle moins élevée que ceux qui ne faisaient pas de sieste du tout.
« Cette étude montre l’importance de tenir compte de la durée de la sieste et soulève la question de savoir si les siestes courtes peuvent offrir des avantages spécifiques. De nombreuses institutions réalisent les bénéfices des courtes siestes, principalement pour la productivité du travail, mais aussi de plus en plus pour la santé en général », explique le co-auteur de l’étude, le Pr. Frank Scheer, neuroscientifique au département des troubles du sommeil et du rythme circadien du Brigham and Women’s Hospital. Ainsi, cette étude, même si d’autres devront suivre, pourrait aider à établir la durée idéale de la sieste afin qu’elle offre au dormeur, des bénéfices optimaux.