Pré, pro et postbiotiques : qu’est-ce que c’est ?

10 mars 2023

La famille des compléments alimentaires destinés à rééquilibrer la flore intestinale compte depuis peu de nouveaux membres : les postbiotiques, qui rejoignent donc les prébiotiques et les probiotiques. Mais de quoi s’agit-il ? Et quel sont leurs rôles respectifs ?

La flore intestinale, également appelé microbiote, désigne l’ensemble des micro-organismes qui peuplent notre système digestif. Ces bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes, se concentrent tout particulièrement dans le côlon. Elles forment un écosystème constitué dès la naissance et propre à chacun.

Depuis plusieurs décennies, le fonctionnement du microbiote fait l’objet de nombreuses recherches. « On sait désormais qu’il joue un rôle dans les fonctions digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques », précise l’Inserm. Et qu’il est très fragile : « l’altération qualitative et/ou fonctionnelle du microbiote intestinal est une piste sérieuse pour expliquer certaines maladies, notamment parmi celles sous-tendues par des mécanismes auto-immuns ou inflammatoires », comme la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn.

Corriger la dysbiose

Mais chez un individu sain, une alimentation déséquilibrée, l’abus d’alcool, le stress, les infections gastro-intestinales, certains médicaments comme les antibiotiques peuvent également mener à une dysbiose, soit le déséquilibre du microbiote. Avec à la clé un inconfort digestif, des gaz, des ballonnements…

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de le corriger. En commençant par adopter des mesures diététiques adaptées, qui passent par une alimentation plus équilibrée. Plus riche, notamment, en probiotiques et prébiotiques qui, s’ils « ne soignent pas forcément, sont quand même bons pour notre organisme », selon l’Inserm. On les trouve également sous forme de compléments alimentaires, accompagnés des postbiotiques, nouveaux venus depuis 2021.

Probiotiques et prébiotiques

Les probiotiques sont des microorganismes vivants. Ingérés en quantité adéquate, ils apportent un bénéfice au fonctionnement général de notre organisme, et notamment à notre système immunitaire. « Il s’agit essentiellement de bactéries (bifidobactéries, lactobacilles, lactocoques…), mais aussi de levures (saccharomycètes). » On les trouve principalement dans des aliments fermentés (yaourts, kéfir, choucroute…) ou en compléments alimentaires.

Présents dans les aliments riches en fibres comme les fruits (bananes, tomates), les légumes (artichauts, poireaux, asperges), mais aussi l’ail et l’oignon, les prébiotiques sont des glucides qui ne peuvent pas être digérés et qui servent de substrat à la flore du côlon. Autrement dit, ce sont des molécules « dont se nourrissent les « bonnes » bactéries qui résident dans notre intestin » et qui sont donc bénéfiques pour l’organisme.

Et les postbiotiques ?

A l’état naturel, ils désignent les « métabolites sécrétés par les probiotiques et responsables de leurs effets bénéfiques (acides gras à courte chaîne, vitamines, peptides, enzymes…) », définit le CNRS. En clair, il s’agit des « déchets » issus de la fermentation bactérienne et qui sont réutilisés par l’organisme. Il est également possible de les fabriquer : les experts de l’International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics (ISAPP) ont ainsi récemment défini les postbiotiques comme une « préparation de microorganismes inanimés et/ou de leurs composants qui confère un bénéfice pour la santé de l’hôte ».

On les trouve donc sous forme de médicaments ou de compléments alimentaires, pour améliorer le confort digestif et réduire notamment les symptômes de diarrhée. Avantage par rapport aux probiotiques : parce qu’ils sont « inanimés », les postbiotiques sont plus faciles à produire et à stocker, et présentent une meilleure longévité ainsi qu’une plus grande sécurité.

A noter : Si, malgré l’adoption de mesures diététiques adaptées et/ou le recours à ces compléments alimentaires, l’inconfort digestif persiste, parlez-en à votre médecin.

  • Source : Inserm, CNRS, l’International Scientific Association for Probiotics and Prebiotics - Février 2023

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils