Quand le manque de sommeil affecte la marche

18 novembre 2021

Troubles de la concentration, de la mémoire, de l’élocution : le manque de sommeil fragilise notre cerveau au quotidien. Mais des troubles moteurs comme une perturbation de la marche sont aussi repérés. Précisions.

Le manque de sommeil perturbe du jour au lendemain la sphère cognitive : résoudre un problème de mathématiques, suivre le fil d’une discussion, ou lire un article dans son intégralité deviennent parfois des tâches complexes à effectuer. Mais qu’en est-il des activités autres que mentales ? D’ailleurs, avez-vous déjà eu la sensation de ne pas marcher droit quand vous avez mal dormi ?

Une montre connectée révèle le lien marche-sommeil

Pour y répondre, l’équipe du Pr Hermano Krebs (Université de Sao Paulo) a recruté des étudiants qui ont passé des tests de déambulation pour permettre aux scientifiques d’évaluer la trajectoire de leur démarche et la fluidité de leurs foulées. La durée de l’expérimentation était de 14 jours : deux semaines au cours desquelles chaque volontaire portait une montre connectée enregistrant leurs phases de sommeil et durée d’activité physique. Aucune instruction n’était donnée sur le rythme à suivre : chacun pouvait donc marcher et dormir à sa guise.

En moyenne chaque étudiant dormait 6 heures par nuit. La veille du 14ème jour, la moitié des volontaires a été contrainte de passer une nuit blanche. L’autre moitié a pu dormir normalement. Le lendemain… place au test de marche. L’objectif : caler le rythme des pas sur celui du métronome.

Résultats, « ceux qui dormaient le moins présentaient de nets troubles de la marche. Ceux ayant passé une nuit blanche présentaient tout particulièrement des difficultés à se caler sur les battements du métronome ». Autre point, la compensation est efficace ! En effet, « les volontaires qui ne dormaient pas suffisamment pendant la semaine obtenaient les meilleurs scores de synchronisation de la marche, s’ils avaient pu récupérer leur manque de sommeil le week-end précédent le test. Des scores plus élevés mêmes que ceux qui n’avaient pas passé de nuits blanches la veille du test ».

AVC et autres troubles de la mobilité

Avant cette étude, « nous pensions que la marche relevait plus d’un processus automatique qu’une compétence cognitive », décrit le Pr Krebs. Mais étant donné l’impact à cause d’un manque de sommeil, « nous voyons que la marche n’est pas qu’un réflexe ».

  • Source : Scientific report, le 26 octobre 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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