Qu’est-ce qu’un TOC ?

08 décembre 2020

Les TOC, ou troubles obsessionnels compulsifs, touchent environ 2% de la population et se déclarent, dans 65% des cas, avant 25 ans. Ce trouble est-il une maladie ? Comment y faire face ? On fait le point.

Comme son nom l’indique, le trouble obsessionnel compulsif se caractérise par des obsessions et des compulsions. Les premières sont des pensées, des idées ou des images pénibles, persistantes, qui s’imposent et sont involontaires ; elles génèrent des émotions désagréables. Les compulsions, elles, sont des comportements que l’on se sent obligé d’accomplir afin de se débarrasser de l’anxiété causée par l’obsession. Si l’on est par exemple obsédé par l’idée d’avoir les mains sales, on va se laver les mains de manière répétitive.

Est-ce une maladie ? La plupart des comportements compulsifs sont tout à fait normaux. Ils deviennent pathologiques à cause de leur répétition, de leur absence de justification réelle et du retentissement qu’ils provoquent dans la vie quotidienne et/ou professionnelle. Dans les cas les plus graves, les rituels peuvent prendre plusieurs heures dans la journée. Le diagnostic de trouble obsessionnel compulsif est posé par un médecin.

Quels sont les TOC les plus courants ?
– L’obsession de la propreté et/ou de la contamination (à surveiller tout particulièrement en cette période de crise sanitaire) ;
– l’obsession de l’ordre et/ou de la symétrie, qui conduit la personne à ranger indéfiniment les objets, s’ils ne sont pas placés « comme il faut » ;
– l’obsession des nombres et/ou du calcul, où la personne compte ou répète le même geste un certain nombre de fois pour éviter de ressentir un malaise ;
– l’obsession de la vérification, avec de multiples vérifications que les portes, fenêtres, etc. sont bien fermées… Tous ces gestes sont effectués pour éviter de se sentir mal, même si la personne est consciente que ces obsessions sont le fruit de sa propre activité mentale.

Quelle est en l’origine ? « Les progrès en imagerie médicale ou encore le développement de modèles animaux ont permis de mieux comprendre les mécanismes de la maladie au cours des dernières années », indique l’Inserm, dont une équipe a identifié le mécanisme cérébral à l’origine des TOC. Les scientifiques ont identifié plusieurs circuits cérébraux perturbés, notamment les ganglions impliqués dans le comportement et la motricité, ou le cortex cingulaire antérieur et le cortex orbito-frontal, davantage impliqués dans la gestion des émotions. Les TOC sont souvent associés à d’autres troubles psychiques : dépression, trouble anxieux, phobie sociale…

Comment soigner un TOC ? Depuis une vingtaine d’années, les thérapies comportementales et cognitives (TCC) et certains antidépresseurs agissant sur la sérotonine sont largement utilisés, aussi bien chez les adultes que chez les enfants ou adolescents, avec succès dans la très grande majorité des cas. La TCC consistera à conduire le patient à repérer et comprendre les mécanismes de ses troubles, ce qui lui permettra de modifier ses comportements et ses schémas de pensée pathologiques, de manière progressive. Certaines techniques comme la stimulation cérébrale profonde, grâce à laquelle on agit sur les zones cérébrales impliquées dans le TOC avec des impulsions électriques, sont en cours d’évaluation. Cette technique a déjà fait ses preuves dans le traitement de la maladie de Parkinson.

  • Source : Inserm, APHP, esantementale.ca, le 23 novembre 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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