Sexualité : se reconstruire après une agression…

11 septembre 2025

Souvent long, jamais linéaire… Après une agression sexuelle, le processus de guérison dépend de très nombreux facteurs. Etat des lieux des principales étapes avant de retrouver le chemin d’une sexualité associée au plaisir…

Loin bien sûr de tenter de tirer des généralités sur le sujet, Sébastien Garnero, docteur en psychologie et sexologue rappelle « qu’une agression sexuelle engendre un trouble de stress post-traumatique, chez bien des victimes ». Lequel peut s’avérer « très complexe », selon les circonstances, l’âge de la victime au moment des faits, le bourreau, etc.

« Un corps souffrance » 

Il insiste sur « le traumatisme vécu », potentiellement associé « à une forme de culpabilité, de honte », avec donc des conséquences sur le plan psychologique, mais aussi sur la sexualité. Il met en évidence des « problématiques potentielles de perte de désir, de vaginisme, d’anorgasmie, la présence de douleurs durant les rapports… Et cet enjeu de devoir se réapproprier son propre corps, afin qu’il ne soit plus un corps de douleurs et de souffrance. Mais qu’il redevienne un corps de plaisirs », plaide-t-il.

Sécurité et confiance 

A ses yeux, l’agression sexuelle renvoie à un sentiment de sécurité profondément altéré, au même titre que la confiance : en soi, mais aussi dans l’autre, dans la relation. « Au-delà du choc, tout l’enjeu de la prise en charge repose sur ces deux axes : restaurer un sentiment de sécurité et de confiance dans la relation, conditions indispensables pour à nouveau se laisser-aller et retrouver une intimité, une sensualité et une sexualité ».

Parler 

Ce processus de reconstruction passe donc par une étape qui reste centrale : « il faut parler. Ne pas rester pétrifié, dans sa solitude », appuie encore Sébastien Garnero. S’en ouvrir donc, que ce soit :

  • dans le cadre d’une prise en charge. Il cite le cas d’une thérapie cognitive et comportementale (TCC), centrée sur le traumatisme et son vécu. Avec le cas échéant des séances d’EMDR, susceptibles d’aider les patients à surmonter ce type de traumatisme ;
  • à son conjoint ou sa conjointe. « C’est important de lui expliquer ce que l’on ressent», enchaîne le spécialiste. « Il ou elle ne peut pas comprendre d’emblée les difficultés sexuelles constatées. A l’image par exemple d’une perte du désir sexuel ». Sans compter que c’est aussi l’opportunité de trouver une épaule sur laquelle se poser de temps à autre.
  • Source : Interview de Sébastien Garnero, 8 septembre 2025

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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