Sommeil : les personnes seules font plus de cauchemars

21 août 2024

Selon une étude américaine, les personnes seules font des cauchemars plus fréquents et plus intenses. En cause notamment, le stress généré par la solitude.

Les effets de la solitude jusque dans le sommeil. Selon une étude américaine publiée dans le Journal of psychology, les personnes seules font plus de cauchemars que les autres. Ces expériences cauchemardesques sont aussi plus intenses. Ces résultats ont été obtenus lors d’enquêtes menées auprès de 1 600 adultes âgés de 18 à 81 ans, aux Etats-Unis.  

En cause ? Le stress en premier lieu mais aussi la rumination et l’hyperéveil (hyperactivité du système nerveux central), trois symptômes associés à la solitude. La solitude est un état chronique qui nuit au bien-être et entraîne, entre autres conséquences, des troubles du sommeil dont les cauchemars qui altèrent la qualité du sommeil. Or, solitude et troubles du sommeil entraînent chacun des risques accrus d’accident vasculaire cérébral, de décès prématuré et de maladie cardiaque. 

« Les relations interpersonnelles sont un besoin humain fondamental », a déclaré dans un communiqué Colin Hesse, de l’université de l’Oregon. « Lorsque ce besoin n’est pas satisfait, l’homme souffre physiquement, mentalement et socialement. Tout comme la faim ou la fatigue signifient que vous n’avez pas assez de calories ou de sommeil, la solitude a évolué pour alerter les individus lorsque leurs besoins de connexion interpersonnelle ne sont pas satisfaits ».  

Prendre en charge la solitude ?  

Selon la Fondation américaine du sommeil, 50 à 70 millions d’Américains souffrent d’un ou plusieurs troubles du sommeil. « Un sommeil réparateur de qualité est un élément clé du fonctionnement cognitif, de la régulation de l’humeur, du métabolisme et de nombreux autres aspects du bien-être », poursuit le scientifique. « Nos résultats sont certainement cohérents avec la possibilité que le traitement de la solitude puisse aider à réduire les cauchemars d’une personne. C’est une possibilité à aborder dans des études cliniques contrôlées. » 

Cité dans le communiqué de l’Université de l’Oregon, une vaste enquête américaine avait mesuré les conséquences sur la santé de l’absence de connexions humaines, avant même les confinements liés au COVID-19. Selon les résultats, la solitude avait entraîné un risque accru de maladie cardiaque (29 %), d’accident vasculaire cérébral (32 %), de démence chez les personnes âgées (50 %) et de décès prématuré (60 %) *. En outre, les personnes qui se sentaient souvent seules étaient deux fois plus susceptibles de souffrir de dépression par rapport à celles qui se sentent rarement ou jamais seules.  

 

* Our Epidemic of Loneliness and Isolation: The U.S. Surgeon General’s Advisory on the Healing Effects of Social Connection and Community, 2023, Office of the surgeon general of USA

  • Source : Journal of psychology

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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