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Elle a « mal tout le temps ». La chanteuse Louane a révélé souffrir d’une spondylarthrite ankylosante dans un épisode du podcast Alice Underground, mis en ligne le 3 septembre 2025. « J’ai mal, mais j’ai l’habitude », confie-t-elle.
Il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique qui touche les articulations, ces jonctions qui relient les os et leur donnent une mobilité les uns par rapport aux autres. Maladie auto-immune, elle est caractérisée par une atteinte du squelette axial (la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques du bassin qui relient l’os sacré à l’os iliaque).
La spondylarthrite est parfois à prédominance périphérique. On observe alors une inflammation des articulations périphériques comme les genoux, les épaules et les chevilles.
Cette maladie est la plus fréquente au sein de la famille des rhumatismes inflammatoires (le rhumatisme psoriasique, les maladies inflammatoires des intestins – maladie de Crohn et rectocolite ulcéro-hémorragique -, les arthrites réactionnelles). Ce sont toutes des spondylarthropathies.
Elle toucherait 0,3 % de la population soit plus de 200 000 personnes. Les formes familiales sont fréquentes avec une prédisposition génétique liée à la présence de l’antigène HLA B27. La maladie peut débuter dans l’adolescence mais le plus souvent elle se manifeste entre 20 et 30 ans.
Dans la forme mineure de la maladie, les poussées inflammatoires régressent, sans complication.
Parfois, les poussées sont évolutives et certaines localisations finissent par en souffrir. Selon quel mécanisme ? La maladie débute par une inflammation de l’enthèse, la partie de l’os où s’insèrent les tendons, ligaments et capsules. A force, des lésions apparaissent que le corps tente de réparer. Très progressivement, une calcification des tissus fibreux se forme et les os finissent par fusionner. Une ankylose – une perte de la mobilité – apparaît après plusieurs années et un raidissement plus ou moins important des articulations est alors observé.
L’ankylose est parfois totale et entraîne une déformation et une gêne très importante. Lorsque les articulations périphériques sont touchées, leur mobilité est alors limitée, et elles perdent progressivement leur fonction.
Les douleurs débutent souvent au niveau du dos, elles peuvent d’ailleurs sembler banales. Au bout de quelques jours, à quelques semaines, la douleur régresse. C’est pourquoi, selon Ameli.fr, le diagnostic peut être posé jusqu’à 8 ans après le début des crises. Mais des symptômes évocateurs peuvent alerter : « les douleurs de la colonne vertébrale sont de type inflammatoire : elles se déclarent plutôt la nuit et réveillent la personne vers deux ou trois heures du matin. Elles ne sont pas calmées par le repos et elles durent depuis plus de 3 mois ».
Les douleurs inflammatoires surviennent aussi dans une fesse, ou dans les deux, parfois l’une après l’autre. Elles peuvent aussi se manifester au niveau des articulations entre le sternum et les côtes ou alors entre le sternum et la clavicule.
Pour ce qui est de la spondylarthrite au niveau des membres, le talon est douloureux le matin au réveil. La situation s’améliore dans la journée. Un doigt ou un orteil peut gonfler. Des douleurs et une raideur sont observées au niveau des grosses articulations comme les genoux et les chevilles.
Un diagnostic précoce est important car il permettra d’atténuer les symptômes mais surtout d’éviter les complications, principalement l’enraidissement de la colonne vertébrale ou des articulations des membres. Les analyses sanguines permettront de mettre en lumière l’inflammation et les radiographies, les premières atteintes articulaires. Parfois, une IRM et/ou un scanner, ou une échographie sont nécessaires.
Le traitement vise trois objectifs :
Le traitement médicamenteux repose sur des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, des antalgiques et des corticoïdes si nécessaire. En cas d’échec, un traitement de fond, sous stricte surveillance médicale, est mis en place. La prise en charge est aussi non-médicamenteuse avec, en fonction du traitement et du degré d’atteinte, un soutien psychologique, des séances de kinésithérapie, une activité physique régulière, la chirurgie, l’appareillage…
Source : Ameli.fr, Vidal, CHU Montpellier, Arthrite.ca
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par : Vincent Roche