Anti-inflammatoires : des médicaments à utiliser avec précaution

28 avril 2023

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être à l’origine de complications infectieuses, parfois graves. Aussi, l’ANSM conseille de privilégier le paracétamol en cas d’infection courante.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alerte ce vendredi 28 avril sur l’importance de respecter les règles d’usage des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Un rappel formulé après la survenue de complications parfois mortelles chez des adultes et des enfants ayant pris des AINS, sur ordonnance ou en automédication.

Ces cas ont été remontés à l’ANSM par les centres de pharmacovigilance (CRPV). « Dans un contexte de recrudescence des infections invasives à streptocoques A, nous rappelons les règles de bon usage de ces médicaments », note l’agence sanitaire dans son bulletin. L’ANSM précise que les infections peuvent survenir « y compris en cas de coprescription d’antibiotiques ».

Les AINS présentent quatre propriétés communes : anti-inflammatoire, antalgique, antipyrétique (contre la fièvre) et antiagréagant (pour fluidifier le sang). Voltarène, Aspégic, Aspirine, Advil, Nurofen, Kétum… figurent parmi les AINS les plus connus et qu’on retrouve dans les placards à pharmacie de nombreux Français. Aspirine, ibuprofène ou encore flurbiprofène sont parfois utilisés en automédication, disponibles sans ordonnance, ajoute Ameli.fr.

Les AINS à l’origine de retard de diagnostic

« L’ibuprofène et le kétoprofène peuvent masquer les symptômes comme la fièvre ou la douleur et donc conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge du patient. Cela peut avoir pour conséquence un risque de complications graves de l’infection », prévient l’ANSM.

L’agence conseille donc en cas d’infections fréquentes de privilégier le paracétamol, la molécule notamment contenue dans le Doliprane. Ces infections courantes concernent les angines, les rhinopharyngites, les otites, les épisodes de toux, les infections pulmonaires, les infections dentaires, les lésion cutanées ou encore la varicelle.

Concernant plus spécifiquement les angines, une étude épidémiologique menée en 2017 avait montré que la prise d’AINS augmentait le risque de phlegmon, cet abcès à la gorge.

Quatre règles à suivre par les soignants et à la maison

  • Prescrire et utiliser les AINS à la dose la plus faible possible et sur la durée la plus courte possible (3 jours si fièvre, 5 jours si douleurs) ;
  • Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes ;
  • Ne pas prendre en même temps un autre AINS ;
  • Eviter les AINS en cas de varicelle ;

L’agence sanitaire précise également aux parents qu’en dessous de 38,5° il n’est pas utile de faire baisser la fièvre d’un enfant avec un médicament. Une pièce fraiche et aérée, des épaisseurs de vêtements en moins peuvent suffire à le soulager et à faire descendre la température.

Chez les femmes enceintes, ils sont contre-indiqués à partir du sixième mois de grossesse et à utiliser avec précaution avant cette date. Enfin, il n’est pas conseillé d’arrêter les traitements au long cours par AINS mais de demander conseil à son médecin traitant. En cas de fièvre notamment.

  • Source : ANSM, Ameli.fr

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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