Stress : un peu ça va, beaucoup, bonjour les dégâts
08 septembre 2022
Le stress est mauvais pour la santé. C’est vrai, mais en partie seulement. A petite dose, il pourrait même permettre de réduire le risque de développer des troubles de santé mentale.
Il est réputé nuire à la santé cardiovasculaire, à la libido, à la fertilité… Tout cela est vrai, lorsque le stress devient chronique. Mais ce serait oublier que cette réaction de l’organisme qui stimule la sécrétion d’hormones permettant l’adaptation aux situations… stressantes, a aussi des effets bénéfiques.
Tout est question de dosage, expliquent ainsi des chercheurs du Youth Development Institute de l’université de Géorgie, dans leur étude publiée dans Psychiatry Research. Pour tenter d’évaluer où se situe la frontière entre « bon » et « mauvais » stress, ils se sont appuyés sur les données du Human Connectome Project, un projet financé par les National Institutes of Health américains qui vise à fournir des informations sur le fonctionnement du cerveau humain.
Résilience ?
Ainsi, plus de 1 200 jeunes adultes ont répondu à des questions concernant la fréquence de certaines pensées ou certains sentiments. Par exemple : « Au cours du mois dernier, combien de fois avez-vous été bouleversé à cause d’un événement inattendu ? » ou « Au cours du mois dernier, combien de fois avez-vous pensé que vous ne pouviez pas faire face à toutes les choses que vous aviez à faire ? ». Leurs niveaux d’anxiété, d’agressivité, d’attention, mais aussi leurs capacités neurocognitives ont également été mesurés.
Résultat ? Des niveaux de stress faibles à modérés semblaient psychologiquement bénéfiques, et même préserver les participants du développement de symptômes de troubles de la santé mentale, comme la dépression et les comportements antisociaux. Pour Assaf Oshri, auteur principal de l’étude, « la plupart d’entre nous ont des expériences défavorables qui nous rendent en fait plus forts (…). Si vous vous trouvez dans un environnement où vous subissez un certain niveau de stress, vous pouvez développer des mécanismes d’adaptation qui vous permettront de devenir un travailleur plus efficace et de vous organiser de manière à être plus performant ».
Tensions musculaires, fatigue…
En revanche, les chercheurs n’ont pas pu établir une stricte frontière entre « bon » et « mauvais » stress. Car sa gestion est multifactorielle et éminemment personnelle : l’âge, les prédispositions génétiques et le fait de pouvoir compter sur des proches en cas de besoin jouent tous un rôle dans la façon dont les individus gèrent les défis.
Mais des signes peuvent vous aider à repérer si vous avez basculé du côté du stress chronique : sur le plan physique, il s’agit de tensions musculaires, de problèmes digestifs et intestinaux, de troubles du sommeil (insomnies), de manque d’appétit, de migraines, vertiges et fatigue, résume la Fédération française de cardiologie. L’anxiété, l’agitation, l’irritabilité, l’indécision, les troubles de la libido sont d’autres signes qui peuvent indiquer que le stress commence à vous affecter de manière négative.
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Source : Psychiatry Research, Fédération française de cardiologie – Août 2022
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche