Tabac : pour arrêter, consultez votre médecin

06 novembre 2017

Pour la deuxième année consécutive, le mois de novembre est déclaré Moi(s) sans tabac. Cette vaste opération de sensibilisation au sevrage est l’occasion de revenir sur l’importance de se faire accompagner par un professionnel de santé. Le point avec le Dr Jean Perriot, pneumologue et addictologue au centre Emile Roux du conseil départemental du Puy-de-Dôme.

Selon une enquête du laboratoire Pfizer autour du vécu du sevrage tabagique des ex-fumeurs, de nombreux candidats au sevrage (68%) ont tenté l’expérience seuls. « De nombreux fumeurs réussissent à s’arrêter, mais pas sur le long terme », déplore le Dr Perriot. « Ils ne parviennent pas à maintenir leur arrêt. C’est particulièrement le cas des gros fumeurs (plus de 20 cigarettes par jour). Et c’est encore plus vrai parmi ceux qui essaient de se sevrer sans accompagnement », précise-t-il.

En effet et selon la même enquête, les meilleurs taux d’abstinence (89%) sans consultation médicale touchent les petits fumeurs (moins de 5 cigarettes par jour). Au total en France, seuls 32% des accrocs au tabac ont décidé de se faire accompagner. Or c’est une aide importante pour réussir. Lorsqu’il est aidé, un fumeur multiplie jusqu’à 4 son taux d’abstinence. Cela montre bien l’intérêt de se faire accompagner.

Un sevrage tout en douceur

Mais concrètement, en quoi consiste cet accompagnement ? « Nous avons montré que le fait d’être suivi par un professionnel de santé de manière personnalisée permet d’augmenter considérablement les chances de succès. Et cela passe par un soutien mais aussi par la mise en place de traitements d’aide à l’arrêt. L’association ‘suivi médical’ et ‘administration de traitements’ donne d’excellents résultats. » L’objectif est de permettre à l’ex-fumeur de se débarrasser de son addiction de manière confortable.

D’après cette même enquête, un chiffre particulièrement intéressant est à souligner : 55% des anciens fumeurs jugent que l’arrêt a été facile. Certes ce chiffre diminue en fonction du degré de dépendance. Pour le Dr Perriot, il convient de mieux informer les fumeurs et de casser les idées reçues sur le sevrage tabagique. « Les patients ne croient pas assez en la capacité des médecins à les aider et en la capacité des médicaments à leur rendre le sevrage plus aisé. »

Dans le cadre du Moi(s) sans tabac, vous pouvez consulter le site https://www.jarrete-la-cigarette.fr/. Vous y trouverez de la documentation et des trucs et astuces pour réussir votre sevrage.

  • Source : Enquête Ifop/Pfizer France menée auprès de 1001 non-fumeurs ayant été fumeurs par le passé (soit 26% de la population française âgée de 18 ans et plus) – par questionnaire auto-administré en ligne – Du 21 au 31 août 2017 - Hughes JR. New treatments for smoking cessation. CA Cancer J Clin. 2000 May-Jun;50(3):143-51

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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