Tatouage éphémère, peau abîmée à jamais

08 avril 2013

Un tatouage au henné noir peut provoquer des réactions allergiques cutanées violentes. ©Phovoir

Une rose sur le poignet, un papillon au creux des reins ou encore un dragon sur l’épaule. Préférez-vous un tatouage définitif ou temporaire ? Sachez en tout cas que ces derniers ne sont pas forcément sans risque, en présence notamment d’une allergie à l’un des composants. Dans les cas les plus graves, les conséquences cutanées peuvent être irréversibles, comme le rappelle la Food and Drug Administration (FDA) américaine.

Certes, le henné est utilisé par de nombreux peuples depuis l’Age du bronze pour colorer cheveux, ongles et peau. Mais aussi la soie, le cuir et la laine. De nos jours, les produits utilisés par les tatoueurs éphémères du bord de mer ou des stands de foire sont rarement composés de cette seule substance brun-rouge naturelle. Issu d’un arbuste tropical, le henné est souvent associé à des colorants capillaires artificiels, parmi lesquels le p-phenylenediamine (PPD). Cette combinaison de substances permet une plus longue tenue des tatouages temporaires. Malheureusement, elle expose aussi à des réactions cutanées parfois graves.

Des cicatrices à vie

L’application de ce « henné noir » peut ainsi entraîner des rougeurs, des cloques, des dépigmentations, voire des lésions et des cicatrices indélébiles. La FDA cite plusieurs cas de victimes de ces tatouages temporaires. Une petite fille de 5 ans a vu son avant-bras rougir environ 2 semaines après l’application du henné noir. « Nous pensions qu’il s’agissait d’un amusement inoffensif », assurent les parents. « Mais ça s’est transformé en cauchemar. »

De son côté, la mère d’une adolescente décrit la peau de sa fille comme « celle d’un grand brûlé, toute cloquée et à vif ». D’après son médecin, la jeune fille aura des cicatrices à vie sur le dos, à l’endroit où le tatouage – temporaire – a été réalisé.

En somme, ne faites pas rimer éphémère et sans danger avec les tatouages au henné noir. « Ce n’est pas parce qu’un tatouage est temporaire qu’il est sans risque », insiste Linda Katz, directrice du service des cosmétiques et des colorants de la FDA. Ni qu’il disparaîtra nécessairement comme promis.

Aller plus loin : consultez la fiche de l’Institut national de Recherche et de Sécurité (INRS) sur le p-phenylenediamine (PPD).

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : FDA, 25 mars 2013 – INRS, consulté le 3 avril 2013

Aller à la barre d’outils