TDAH : la Ritaline, à risque chez l’adulte

12 mai 2017

Psychostimulant indiqué dans la prise en charge du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH), le méthylphénidate est réservé aux enfants. Pourtant, les prescriptions aux adultes de cette molécule, composante de la Ritaline, sont toujours une réalité. Ce 11 mai, l’ANSM rappelle les graves effets indésirables de cette utilisation non adaptée.

Psychostimulant, le méthylphénidate entre dans la composition des médicaments prescrits dans la prise en charge du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH). Les dénominations concernées sont la Ritaline, la Ritaline LP, Concerta LP, Quasym LP, Medikinet. Elles sont indiquées exclusivement « dans le cadre d’une prise en charge globale, lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s’avèrent insuffisantes », indique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Et ce « chez les enfants de 6 ans et plus » uniquement.

Mais selon l’ANSM, une utilisation hors AMM perdure, « notamment en initiation de traitement chez des adultes atteints de TDAH ». Or comme indiquait déjà le premier rapport publié en juillet 2013 sur ce sujet, les effets indésirables cardiovasculaires et cérébrovasculaires rapportés chez les adultes sont bien plus élevés que chez les enfants. Une fragilité liée à des comorbidités spécifiques et une utilisation plus fréquente du traitement comparée aux jeunes générations.

Des prescriptions réservées aux spécialistes hospitaliers

Autre point, 30% des prescriptions de spécialités à base de méthylphénidate sont effectuées par des médecins libéraux, spécialistes et généralistes. Or cette molécule doit être strictement délivrée par des spécialistes hospitaliers. « Des conditions particulières de prescription et délivrance de ce stupéfiant déjà rappelées aux professionnels de santé en septembre 2012 », note l’ANSM. Ce qui n’enlève rien à l’implication du médecin généraliste dans le parcours de soins comme le rappelle les recommandations publiées par la Haute autorité de Santé (HAS) en février 2015.

A noter : les patients bénéficiant des spécialités à base de méthylphénidate sont majoritairement des garçons âgés de 6 à 17 ans, avec un traitement initié entre 6 et 11 ans. Le TDAH touche entre 3,5% et 5,6% de la population infantile. Les 3 symptômes caractéristiques sont l’inattention, l’impulsivité et l’hyperactivité. Pour en savoir plus sur la forme adulte du TDAH, cliquez ici.

  • Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le 11 mai 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

Aller à la barre d’outils