Grossesse : un test urinaire pour prévenir la pré-éclampsie
03 juin 2016
La pré-éclampsie survient dans 70 à 75 % des cas lors d’une première grossesse (INSERM) adriaticfoto /shutterstock.com
Prise en charge tardivement, la pré-éclampsie devient difficile à contrôler et peut engager le pronostic vital de la mère et du fœtus. Pour prévenir la survenue de ce trouble affectant 40 000 femmes chaque année en France, un nouveau test urinaire est sur le banc d’essai. Mis au point par des chercheurs russes, ce dispositif permet de détecter les premiers signes biologiques qui ne trompent pas.
Déclarée dans la deuxième moitié de la grossesse (20 semaines d’aménorrhée en moyenne), la pré-éclampsie se caractérise par une hypertension artérielle et une protéinurie. Ainsi le taux de protéines dans les urines passe-t-il de 0,03 g/l (valeur normale) à 0,3 g/l.
Des biomarqueurs… révèlent la maladie
Le test urinaire développé par des chercheurs russes du « Centre de recherche d’Obstétrique, Gynécologie et Périnatalogie » de Moscou s’appuie justement sur la reconnaissance de biomarqueurs (des protéines) présents dans l’urine des femmes enceintes.
Pour prouver l’efficacité de cette méthode, les scientifiques ont prélevé des échantillons d’urine de 30 femmes enceintes réparties en 3 groupes : dans le premier, elles ne présentaient aucun symptôme. Le deuxième groupe était composé de futures mamans atteintes d’une pré-éclampsie modérée, et sévère pour le troisième. Résultat, dans les groupes 2 et 3 exclusivement, les chercheurs ont pu identifier 35 biomarqueurs révélant des taux de protéines anormalement élevés dans les urines.
A terme, grâce à cette méthode, les spécialistes pourront détecter une pré-éclampsie dès les premières phases de la maladie. Et donc intervenir avant que la situation ne s’aggrave. Une technique bienvenue alors que les symptômes perceptibles de la pré-éclampsie se confondent souvent avec d’autres : « céphalées, gonflements, évanouissements et autres troubles aussi désagréables que dangereux ».
Une prévention essentielle
La pré-éclampsie ne présente aucune gravité si elle est traitée à temps. La maman se rétablit rapidement après la naissance sans troubles aggravés et le bébé naît sans complication. Mais si la prise en charge survient tardivement, la pré-éclampsie augmente le risque de complications voire du décès de la maman et du nourrisson.
A un stade avancé, la pré-éclampsie devient difficile à prendre en charge. Les médecins disposent d’une seule alternative : la prescription de médicaments pour atténuer les symptômes jusqu’à la naissance. Dans les cas les plus sévères, l’accouchement prématuré est inévitable : « la seule façon de sauver la mère est d’extraire le fœtus et son placenta, que le fœtus soit déjà viable ou non », rappelle en effet l’INSERM.
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Source : Journal of Proteomics, le 31 mai 2016 Centre de recherche d’Obstétrique, Gynécologie et Périnatalogie, Institut de Physique et de Technologie de Moscou.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet