Tout savoir sur le moustique tigre
09 juillet 2019
Maridav/shutterstock.com
Transmis par le moustique tigre (Aedes albopictus), le chikungunya, la dengue et Zika circulent en France métropolitaine. Le point sur le nombre de contaminations en 2018 et les réflexes à adopter cet été pour limiter la reproduction de cet insecte.
Présent en France métropolitaine depuis 2004, le moustique tigre est le vecteur des arboviroses les plus connues que sont le chikungunya, la dengue et zika. Ces insectes se reproduisent « dans nos jardins et sur nos terrasses, où ils aiment pondre dans les coupelles, jouets ou objets abandonnés, réservoirs d’eau non couverts », notent les auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
En chiffre
En Métropole en 2018, les autorités ont enregistré 16 cas de chikungunya, 333 de dengue et 10 de Zika. « Du 1er mai au 30 novembre, 7 cas importés de chikungunya, 197 cas importés et 8 cas autochtones de dengue et 1 cas importé de virus Zika ont été confirmés. » Et 9 nouveaux départements ont été contaminés. Chaque année, la population exposée au moustique tigre augmente. Au 1er mai 2018, le moustique tigre était « implanté et actif » dans 42 départements de France métropolitaine.
Toujours en Métropole, entre 2010 et 2018 cette fois, « 12 épisodes de transmission autochtone ont été identifiés, 9 de dengue et 3 de chikungunya, qui ont entraîné au total 54 cas autochtones, 23 de dengue et 31 de chikungunya ». La Provence-Alpes-Côte d’Azur constitue l’une des régions les plus touchées.
Lutter contre la résistance aux insecticides
La prévention est essentielle pour gérer les potentielles épidémies à venir. Les outils existant à ce jour ? « Le plan anti-dissémination pour une surveillance renforcée » prévoit la déclaration de tous les cas importés, « revenant d’une zone où sévissent ces pathologies, dès leur suspicion ». Il est déployé « dans les départements métropolitains où le moustique Aedes albopictus est implanté, du 1er mai au 30 novembre ». Autre dispositif, la lutte anti-vectorielle (LAV) : les gîtes larvaires sont détruits ou traités à l’aide d’insecticide.
Mais ce système présente des failles. En effet, les symptômes des arboviroses ne sont pas spécifiques. Ainsi, la lutte anti-vectorielle a souvent été déployée pour des suspicions de cas qui se sont finalement avérés négatifs. Cette intervention augmente le risque de résistance aux insecticides.
Aujourd’hui, la priorité est de réserver ces LAV aux « seuls cas confirmés », de « renforcer la sensibilisation et la formation des professionnels de santé ». Mais aussi d’anticiper toutes les ressources humaines et logistiques nécessaires pour lutter contre l’épidémie. A ce jour, toutes les émergences de chikungunya et de dengue « ont été contrôlées ». Mais il faut rappeler que la population n’est pas immunisée donc très à risque de contamination.
Jardins, terrasses, anti-moustiques…
A l’échelle individuelle, nous avons tous un rôle à jouer pour limiter la propagation des moustiques tigres. Bien entretenir les terrasses et les jardins, « inciter les voyageurs à se protéger des piqûres de moustiques lors de leurs déplacements en zone à risque, mais aussi lors de leurs retours en France ». Et consulter un médecin à l’apparition du moindre symptôme (syndrome grippal, hypotension, céphalées, éruptions cutanées sur les joues, douleurs musculaires..).
-
Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°19-20, le 9 juillet 2019
-
Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet