Tu veux ou tu veux pas ? Apprendre le consentement aux ados
23 octobre 2018
michaeljung/shutterstock.com
Le consentement dans le cadre de la sexualité est particulièrement médiatisé depuis l’éclatement du scandale Weinstein et du lancement du #metoo en 2017. Alors qu’il est un élément constitutif de rapports sexuels sereins et respectueux, le consentement reste encore flou pour de trop nombreux adultes. Alors imaginez pour des ados… Afin de permettre « une entrée et une installation positives des jeunes dans la sexualité », Santé publique France lance une campagne de sensibilisation sur ce sujet.
« Entre adultes consentants. » L’expression est connue de tous. Mais qu’est-ce que le consentement ? L’ampleur de l’affaire Weinstein et de la médiatisation de très nombreuses dénonciations d’agression sexuelles suggère que nombre d’adultes semblent ne pas en avoir une définition bien précise. Alors comment s’étonner qu’il en soit autrement pour les adolescent(e)s.
Certes « la grande majorité des jeunes déclare avoir souhaité [leur] premier rapport ‘à ce moment-là’ », indiquent les rédacteurs du Baromètre santé 2016. Mais « les femmes sont un peu moins nombreuses que les hommes dans ce cas (87,6% vs 92,8%) ». Ainsi, « 10,7% d’entre elles déclarent avoir cédé aux attentes de leur partenaires et 1,7% avoir été forcées ».
Les violences sexuelles sont donc déjà bien présentes à ce jeune âge. « Chez les 15-17 ans, 8% des jeunes femmes ont déjà été confrontées à des rapports forcés ou à des tentatives de rapport forcés contre 1% des jeunes hommes », révèlent les résultats du Baromètre.
D’accord ou pas d’accord ?
Dans le cadre de son programme de Santé sexuelle, Santé publique France souhaite « favoriser une entrée et une installation positives des jeunes dans la sexualité ». Pour y parvenir, l’Agence lance ce 23 octobre la campagne « OK, pas OK ».
La campagne repose sur une série de podcasts réalisés par Delphine Dhilly* dans lesquels 4 filles et 1 garçon témoignent de leur expérience. Les situations variées, vécues de manière positive ou négative illustrent toutes la question du consentement. Chaque podcasts s’achève par un message rappelant l’importance de se parler et de s’écouter « Dire ce que l’on ressent, demander avant, dire oui, changer d’avis… Dans le sexe, on n’a pas toujours envie de parler ou d’écouter. Mais c’est indispensable pour que ce soit vraiment OK ».
Les podcasts seront disponibles sur le site Onsexprime.fr sous la rubrique « Droits & Sexes ». Une campagne sur les radios et plateformes audios digitales (Spotify, Deezer, NRJ radio digitale, Fun radio) et les réseaux sociaux (Snapchat, Instagram, facebook) sera également menée pour inciter les adolescents à venir écouter ces témoignages.
*« Sexe sans consentement » Infrarouge
-
Source : Santé publique France, 23 octobre 2018
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche