Un test urinaire pour prédire les cancers de la vessie ?

20 février 2020

Repérer les mutations cancéreuses de la vessie 10 ans avant de poser le diagnostic. C’est la nouvelle étape franchie par les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Et ce, au moyen d’un outil très simple et non invasif : le test urinaire.

Il y a quelques mois, les scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) publiaient des résultats prometteurs : grâce au test urinaire UroMuTERT, ils avaient pu repérer des mutations cancéreuses de la vessie dans un gène spécifique, le gène TERT (gène de la télomérase transcriptase inverse), au moment du diagnostic. Cette fois, dans une étude publiée par EbioMedicine, ils expliquent comment ils sont parvenus à détecter ces mutations… 10 ans avant le diagnostic clinique de la maladie.

Les chercheurs se sont basés sur l’étude de cohorte du Golestan : 50 000 Iraniens suivis sur plus de 10 ans, dont les urines avaient été recueillies au moment de leur inscription à partir de 2004. « C’est l’une des rares cohortes prospectives basées sur la population qui offrent la possibilité d’évaluer les biomarqueurs urinaires pour la pré-détection clinique du cancer de la vessie », explique le professeur Reza Malekzadeh, coauteur principal de l’article.

Près de 50% de réussite

Les scientifiques ont donc testé les urines de 38 personnes asymptomatiques. Toutes ont développé par la suite un cancer de la vessie. Ces échantillons ont été comparés à ceux récoltés auprès d’un groupe contrôle composé de 152 volontaires sains. Résultat : les mutations du gène TERT ont été repérées chez 46,7% des individus asymptomatiques, jusqu’à 10 ans avant le diagnostic clinique de leur cancer de la vessie. Ces mutations n’ont pas été repérées chez les contrôles.

« Ces nouveaux résultats sont une autre étape passionnante vers la validation d’un outil de détection précoce non invasif. Il pourrait considérablement améliorer et simplifier la façon dont le cancer de la vessie est détecté », s’est félicitée le Dr Florence Le Calvez-Kelm, du CIRC, chercheuse principale de l’étude. Pour valider ces résultats, d’autres études de cohortes prospectives sont en cours.

A noter : D’autres recherches utilisant des tests urinaires sont actuellement menées pour permettre la détection précoce de cancers. Notamment celle du cancer de la prostate.

  • Source : EbioMedicine, le 20 février 2020

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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