Une piste française pour diminuer le risque d’hémorragie post-AVC

04 mars 2013

L’AVC est une urgence « toute minute perdue c’est 2 millions de neurones détruits », insiste l’INSERM. © S Dehaenne/Inserm

Une équipe française de l’INSERM est sur la piste d’un traitement prometteur de la prise en charge de l’AVC ischémique. Il repose sur l’administration de… HDL cholestérol – le « bon » de la bande – associée à la seule stratégie actuellement utilisée : la thrombolyse. Les premiers tests effectués sur le rat ont donné des résultats spectaculaires.

La thrombolyse vise à dissoudre le caillot à l’origine de l’accident vasculaire cérébral (AVC). Il n’existe aujourd’hui qu’un traitement reconnu : l’altéplase (Actylise®). Pour être le plus efficace possible et diminuer le risque de séquelles, il doit être administré par voie intraveineuse dans les 4 heures 30 qui suivent l’AVC. Dans ce cas, « il permet de guérir le patient dans 40% des cas », explique l’INSERM.

Mais bien souvent les médecins redoutent les complications hémorragiques de la thrombolyse. Lesquelles entraînent une aggravation neurologique voire le décès dans 6% des cas. Pour diminuer ce risque, le Pr Pierre Amarenco et son équipe de l’hôpital Bichat et de l’INSERM ont tenté d’associer des lipoprotéines de haute densité (HDL) à l’altéplase.

Des essais bientôt chez l’homme

Ces lipoprotéines correspondent donc au « bon cholestérol ». Leur rôle est notamment d’évacuer le mauvais cholestérol depuis l’intérieur des artères jusque vers le foie où il est éliminé. « En émettant l’hypothèse que les HDL pourraient protéger contre les complications hémorragiques de l’altéplase, l’équipe a administré ce traitement chez des rats, 3 heures après avoir bouché une artère du cerveau », expliquent les chercheurs.

Le résultat apparaît probant : cette approche pourrait diminuer jusqu’à 90% le risque de complications hémorragiques. Selon le Pr Amarenco « cette découverte, si elle est confirmée chez l’homme par un essai clinique que nous comptons mener, pourrait révolutionner la prise en charge de l’attaque cérébrale. Et offrir de nouvelles perspectives pour améliorer la guérison des patients victimes d’AVC. »

Faire le 15

Rappelons que les signes évocateurs d’un AVC sont :

– la survenue brutale d’une paralysie ou d’un engourdissement d’un côté du corps (bras et/ou jambe) ;

– une difficulté soudaine d’élocution et/ou de compréhension ;

– la diminution voire la perte de la vision d’un œil ou des deux yeux ou le fait de « voir double ».

Alors si vous êtes témoin de ce que vous pensez être un AVC, surtout appelez le 15. Décrivez les symptômes. Au bout du fil, un médecin fera le reste.

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Communiqué conjoint de AP-HP, INSERM, Paris-Diderot, 26 février 2013 - 2013;44:699-707; online February 19, 2013; doi: 10.1161/STROKEAHA.112.667832

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