Vaccination anti-HPV : la prévention des cancers oropharyngés chez les garçons

20 avril 2015

Pour prévenir le risque de cancer du col utérin, les vaccins contre les infections à papillomavirus humains (HPV) sont recommandés chez les adolescentes de 11 à 14 ans depuis 2006, en France. Mais selon une récente étude canadienne – publiée dans la revue Cancer – cette même stratégie limiterait aussi l’incidence des cancers de l’oropharynx… chez les garçons.

Au total, 40 des 150 types de papillomavirus existants peuvent atteindre le vagin, la vulve, le pénis, l’anus. De par la pratique du sexe oral, l’oropharynx (zone localisée de l’arrière de la gorge à la bouche) est aussi impacté. Un contact non protégé de la bouche avec les parois vaginales et/ou anales constitue en effet un vecteur important d’infection. Comme les filles, les garçons sont donc exposés au risque de contamination du cancer de l’oropharynx.

Aux Etats-Unis, l’incidence de cette maladie est telle qu’elle « serait à même de dépasser le nombre de cas de cancers du col », explique le Dr Donna Graham (Princess Margaret Cancer Center, Université de Toronto), principal auteur de l’étude. Selon ces chercheurs canadiens, inclure les garçons dans les programmes de vaccination anti-HPV serait efficace dans la prévention de cancers oropharyngés. En effet, le risque de développer cette maladie est « moindre chez les garçons immunisés », ont-ils confirmé.

L’économie comme repère

Pour en rendre compte, les scientifiques ont évalué le coût lié au remboursement du vaccin anti-HPV prescrit dans la lutte contre les cancers oropharyngés juvéniles. L’étude a été menée auprès de 192 000 garçons âgés de 12 ans. Résultat, le simple fait de vacciner les jeunes hommes a généré une économie de soins comprise entre 6 et 21 millions d’euros.

Dans le monde, seuls l’Australie, l’Autriche, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis et la Suisse recommandent aujourd’hui aux jeunes garçons de se faire immuniser. En France, la question de la vaccination des jeunes garçons contre les virus HPV fait actuellement l’objet d’études menées par le Haut Conseil de la santé publique, saisi en juillet 2014 par la Direction générale de la santé (DGS).

  • Source : Revue Cancer, le 12 avril 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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