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L’autoconservation des ovocytes : et pourquoi pas ?
07 juin 2018
Jomwaschara Komvorn/shutterstock.com
Le droit de congeler ses propres ovocytes avant 30 ans pour éviter l’infertilité à 40. C’est en faveur de l’autoconservation des gamètes féminins que de nombreux gynécologues sont fermement engagés. A l’occasion de la Semaine de sensibilisation sur l’Infertilité, plusieurs intervenants à la conférence Infertilité(s) organisée ce 6 juin à Paris se sont désolés du peu d’intérêt porté à cette thématique dans le rapport de synthèse rendu la veille par le Conseil consultatif nationale d’Ethique (CCNE).
Prévenir plutôt que guérir. Voilà le principe de l’autoconservation des ovocytes. Cette technique permettant de congeler ses ovocytes à un âge précoce (entre 20 et 30 ans idéalement) afin d’éviter plus tard une infertilité inévitable liée à l’âge est encore interdite en France. Exception faite des femmes subissant un traitement contre le cancer et de celles ayant fait le choix de donner leurs ovocytes.
Un point peu abordé…
Au lendemain de la remise du rapport de synthèse de la consultation populaire sur les enjeux de Bioéthique, plusieurs intervenants de la conférence Infertilité(s) organisée à Paris ce 6 juin, ont exprimé leur déception face à la quasi-inexistence de cette thématique dans le texte.
En effet, en un paragraphe (particulièrement) succinct, le rapport indique que « ce point a été peu souvent abordé et les avis étaient partagés ». Dans le détail, « certains refusent cette solution et préconisent de ‘réfléchir davantage à nos sociétés, au modèle qui nous pousse aujourd’hui à repousser l’âge de la première grossesse’, suggérant que ce n’est pas aux femmes de s’aligner sur les hommes, mais à la société de faire une place aux ‘particularités des femmes’ », note le rapport. « D’autres y voient une relative sécurité pour les femmes et un moyen de répondre à la pénurie d’ovocytes. »
Un droit légitime
Le Dr Catherine Rongières, Coordinatrice du Centre d’Assistance médicale à la procréation au CHU de Strasbourg, estime qu’il devrait pourtant s’agir d’un « non sujet ». Cette évolution lui semble totalement légitime. C’est pourquoi elle appelle, tout comme le Dr Joëlle Belaisch-Allart, chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction centre hospitalier des 4 Villes Saint Cloud, à une forte mobilisation pour conduire le législateur à octroyer ce droit à toutes les femmes. Soulignant par la même occasion l’inégalité de traitement entre elles et les hommes.
Source : conférence Infertilité(s) organisée par la clinica Eugin, Doctissimo et Bamp, 6 juin 2018 - interview du Dr Catherine Rongières, Coordinatrice du Centre d’Assistance médicale à la procréation, Responsable adjoint du Pôle de Gynécologie Obstétrique des hôpitaux universitaires de Strasbourg, 6 juin 2018 - Rapport de synthèse du CCNE suite aux Etats généraux de la Bioéthique, 5 juin 2018
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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