Quels traitements existent aujourd’hui dans la prise en charge du lymphome, ce cancer du sang connu pour sa grande hétérogénéité ? Et comment expliquer les difficultés d’accès aux molécules ?
Avec 12 000 nouveaux cas chaque année en France, les lymphomes constituent les cancers du sang les plus fréquents. En 20 ans, le nombre de diagnostics annuels a doublé.
A eux seuls, les lymphomes touchent ainsi plus de patients que la leucémie aiguë. Comme beaucoup de cancers, la moyenne d’âge du diagnostic dépasse les 60 ans. Mais le lymphome hodgkinien lui, concerne tout particulièrement les jeunes de 20 à 30 ans. Et il existe aussi des formes touchant spécifiquement les enfants.
Selon les catégories, les pronostics sont variables. Ainsi le taux de guérison est de 90% pour le lymphome hodgkinien alors que d’autres formes ne dépassent pas 15%.
En moyenne on compte 60 sortes de lymphomes, une variété telle que le diagnostic s’avère compliqué. C’est pourquoi depuis 7 ans, 25 centres français sont spécialisés dans la seconde lecture des tests.
Qu’est-ce que l’abstention thérapeutique ?
Certains lymphomes sont surveillés mais leur évolution ne nécessite pas de traitement. Dans ce cas, l’abstention thérapeutique est choisie, au regard du faible bénéfice-risque du traitement. Mais aussi de l’impact des thérapies sur la fertilité et du risque de rechute lié à la radiothérapie. Dans d’autres cas, le traitement est simplement adapté en fonction de chaque patient.
Le chemin du médicament est long !
Lorsqu’un traitement est nécessaire, les approches thérapeutiques envisagées sont la chimiothérapie (pratiquée en ambulatoire), les traitements oraux (le plus souvent sous forme d’immunothérapie légère), l’immunothérapie intensive (autogreffe), l’allogreffe (à partir de la moelle osseuse d’un tiers) ou les thérapies ciblées.
Malgré leur efficacité, certains de ces traitements ne sont pas encore accessibles à cause d’un circuit du médicament très long en France. « Plusieurs années peuvent s’écouler entre l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), la fixation du prix, celle du taux de remboursement et la disponibilité de la molécule pour les patients », déplore Pr Gilles Salles, hématologue à l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon et président de l’association LYSA (The Lymphoma Study Association).
Une inertie que ne connait par exemple pas l’Allemagne. « Lorsqu’un traitement innovant obtient son AMM, son remboursement est automatique pour répondre au mieux aux besoins des patients. Et le prix est fixé dans l’année qui suit. »
A noter : aujourd’hui, la France se situe parmi les plus lents de l’Union européenne concernant l’arrivée des médicaments sur le marché. Dans l’Hexagone, il faut 400 jours en moyenne entre l’AMM et la mise à disposition de la molécule, contre les 180 fixés par la réglementation européenne.
Source : Colloque National de France lymphome espoir, The Lymphoma Study Association, Nantes, du 8 au 10 février 2018
Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
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