VIH/SIDA et toxicomanie : vers un traitement préventif
19 juin 2013
L’exclusion sociale est le principal moteur de l’épidémie de VIH en Europe, selon l’OMS. ©Phovoir
Depuis environ 5 ans, l’utilisation préventive des traitements antirétroviraux fait l’objet de plusieurs essais cliniques. Chez les couples sérodivergents mais aussi dans les groupes à risque tels que les prostitués et les homosexuels. Les résultats d’une étude menée en Thaïlande confirment l’efficacité de cette approche auprès de toxicomanes.
Le gouvernement thaïlandais, les CDC d’Atlanta et l’administration métropolitaine de Bangkok ont mené un essai sur 2 413 toxicomanes, parmi lesquels 80% étaient des hommes. Tous séronégatifs au VIH, ils ont été répartis en deux groupes. Le premier recevait une dose quotidienne orale d’antirétroviral ténofovir, le second constituait un groupe contrôle, sous placebo. L’ensemble des participants ont bénéficié des traditionnelles recommandations de prévention, comme de ne jamais échanger leurs seringues avec d’autres utilisateurs.
Résultat, dans le groupe ténofovir, le risque d’être infecté était diminué de 49% par rapport au groupe contrôle. « Les résultats de cette étude sont importants et pourraient avoir un impact significatif dans la protection des toxicomanes », souligne Michel Sidibé, directeur exécutif du programme de l’ONU destiné à coordonner la lutter contre la pandémie de VIH/SIDA (ONUSIDA).
Des groupes à risques concernés
La prophylaxie basée sur l’administration d’antirétroviraux représente un réel espoir partout dans le monde. En effet, dans la zone Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les prostitués, les homosexuels et les toxicomanes représentent la moitié de l’ensemble des personnes diagnostiquées séropositives au VIH/SIDA. Parmi elles, 25% sont à mettre en corrélation avec un usage de drogues par injection. Les proportions étant bien plus élevées en Europe de l’Est (33%) qu’en Europe occidentale (5%) et centrale (7%).
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet