VIH/SIDA : le risque accru des jeunes femmes en RDC
01 décembre 2016
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Les rapports sexuels non protégés constituent la principale de source de contamination par le VIH/SIDA. Dans beaucoup de pays, les femmes et les jeunes filles « restent privées d’information et de dispositif de prévention », souligne Médecins du Monde (MdM) à l’occasion du la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, organisée ce 1er décembre. Deux approches pourtant essentielles « dans la prise de décisions libres et éclairées sur leur santé sexuelle, pour se protéger efficacement contre la transmission du VIH ».
Dans une étude publiée ce 1er décembre, MdM traduit et décrypte la surexposition des jeunes femmes en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce pays, celles âgées de 15 à 24 ans concentrent 70% des cas de nouvelles infections à VIH. Ainsi, 20% d’entre elles ont « déclaré avoir eu des relations sexuelles contre leur volonté ». Comme le témoigne, « Si le garçon n’a pas demandé, la fille peut facilement se taire, et laisser faire comme ça sans préservatif, parfois parce qu’elle n’osera pas demander », témoigne une jeune femme de Goma (Nord Kivu).
Quelles explications ?
Pour comprendre cette vulnérabilité, plusieurs facteurs sont avancés. La difficulté à « refuser une relation sexuelle ou à négocier un rapport protégé » peuvent en effet trouver leur origine dans des « déséquilibres de pouvoir dans le couple, dans le cadre des premiers rapports (non permis hors mariage) ».
Autres explications, « le manque de connaissance et les représentations sur le VIH/SIDA, sur la sexualité, [la persistance des] croyances religieuses ». Mais aussi « des inégalités socio-économiques persistantes chez ces jeunes femmes et l’inadéquation des politiques publiques dans un environnement législatif particulièrement restrictif ».
De son côté, l’accès aux soins est limité du fait de l’ignorance encore bien réelle des statuts sérologiques, sans distinction de sexe cette fois. Ainsi, seuls 6% des jeunes hommes et 9% des jeunes femmes inclus dans l’étude de MdM connaissent leur statut sérologique.
Faire bouger les lignes
Pour l’ONG, les solutions palliant ces fléaux résident dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes : « combattre les inégalités entre les sexes et garantir l’exercice des droits sexuels et reproductifs pour tous ».
MdM appuie aussi sur la nécessité d’étendre les dispositifs de dépistage et de contraception auprès des mineurs pour muscler la prévention des populations les plus à risque. Cette avancée permettrait une limitation du nombre de nouvelles contaminations, mais aussi un diagnostic précoce pour une prise en charge anticipée.
Ces trois outils sont indispensables pour atteindre l’objectif du « 90-90-90 » fixé par l’ONUSIDA. A savoir, à l’horizon 2020 ::
- 90% des personnes vivant avec les VIH devront connaître leur statut sérologique ;
- 90% de tous les patients diagnostiqués recevront un traitement antirétroviral durable ;
- 90% des patients sous traitement auront une charge virale durablement supprimée.
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Source : Médecins du Monde, le 30 novembre 2016
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche