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Plus d’un milliard de personnes souffrent de problèmes de santé mentale dans le monde selon un communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé publiée le 2 septembre. « Chaque gouvernement et chaque dirigeant est tenu d’agir de toute urgence et de veiller à ce que les soins de santé mentale ne soient pas considérés comme un privilège, mais comme un droit fondamental pour toutes et tous », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Ainsi, selon l’organisation mondiale, les problèmes de santé mentale sont très répandus, dans tous les pays, tous les milieux et toutes générations. « Ils sont la deuxième cause d’invalidité à long terme et contribuent à la perte d’années de vie en bonne santé », rappelle l’OMS qui publie deux rapports sur la santé mentale dans le monde World mental health today et Mental health atlas 2024.
Selon ces rapports, le suicide reste l’une des principales causes de décès chez les jeunes, dans tous les pays et tous les contextes socio-économiques. 727 000 personnes se sont suicidées en 2021. Et si la tendance actuelle se poursuit, la réduction du suicide d’ici 5 ans ne sera que de 12 %, loin de l’objectif fixé pour 2030 par les Nations unies de réduire d’un tiers le nombre de suicides dans le monde.
Les troubles anxieux et dépressifs demeurent les problèmes de santé mentale les plus courants chez les hommes et les femmes, ces dernières étant bien plus touchées. « On estime qu’à elles seules, la dépression et l’anxiété coûtent à l’économie mondiale 1 000 milliards de dollars par an, précise l’OMS. Ceci montre qu’il est urgent d’investir durablement, de définir plus strictement les priorités et d’instaurer une collaboration multisectorielle pour élargir l’accès aux soins de santé mentale, combattre la stigmatisation et s’attaquer aux causes profondes des problèmes de santé mentale.
L’OMS reconnaît des progrès significatifs depuis 2020 dans le renforcement des politiques et de la planification en matière de santé mentale. Mais trop peu de ces progrès se sont traduits par des réformes juridiques et seuls 45 % des pays « ont déterminé que leur législation était pleinement conforme aux normes internationales relatives au droits humains ».
L’Organisation relève une stagnation inquiétante des dépenses pour la santé mentale avec seulement 2 % du budget total des gouvernements pour la santé, autant qu’en 2017. Les disparités entre les pays sont énormes : dans les pays à faible revenu, les dépenses publiques consacrées à la santé mentale ne représentent que 0,04 dollar par habitant et par an, contre jusqu’à 65 dollars par habitant et par an dans les pays à revenu élevé.
La prise en charge de la santé mentale reste insuffisante dans la grande majorité des pays en soins de proximité. Moins de 10 % des pays ont réalisé cette transition. « Les soins hospitaliers continuent d’être prodigués dans les hôpitaux psychiatriques. Près de la moitié des hospitalisations se font sans consentement et plus de 20 % durent plus d’un an. » Dans les pays à faible revenu, moins de 10 % des personnes touchées par des problèmes de santé mentale reçoivent des soins contre plus de 50 % dans les pays à revenu élevé.
L’OMS appelle à une transformation des systèmes de santé mentale dans le monde, s’appuyant sur le financement équitable des services de santé mentale, les réformes juridiques et politiques pour faire respecter les droits humains, un investissement durable dans les personnels de santé mentale et le développement des soins communautaires centrés sur la personne.
Source : OMS
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet