Allergique aux coccinelles !

29 avril 2016

Points noirs sur fond rouge, petites ailes et micro-pattes… la coccinelle débarque à la belle saison ! Mais le saviez-vous, certaines espèces de cet insecte déclenchent des réactions allergiques. Quels en sont les symptômes ? Peut-on être désensibilisé à la coccinelle ? 

Les coccinelles sont classées dans la catégorie des « pneumallergènes », ont rappelé les médecins présents au 11e Congrès Francophone d’Allergologie organisé à Paris du 19 au 22 avril. L’exposition à ces pneumallergènes se traduit par une rhinite, une conjonctivite, des symptômes asthmatiques, un angio-œdème du visage ou une crise d’urticaire.

Une invasion d’Harmonia axyridis

Au banc des accusés aujourd’hui, l’Harmonia axyridis (HA). Originaire de Sibérie et de Chine, cette coccinelle est utilisée comme insecticide naturel aux Etats-Unis, en Belgique et en France. Très gourmande des pucerons, cochenilles et chenilles, la petite bête carnivore est un précieux parasite pour les jardiniers et les cultivateurs. L’Harmonia axyridis (HA) dévore en effet jusqu’à 100 insectes chaque jour sans détruire les végétaux, fruits et autres plantations.

Avec son grand appétit, l’Harmonia axyridis (HA)  est devenue bien « plus sédentaire, vorace et invasive comparée à la coccinelle occidentale ». Ce phénomène explique l’explosion des allergies sur l’ensemble du territoire français. Or en volant, cet insecte « dégage des substances nauséabondes et allergisantes pour communiquer ou en cas de danger ».

Une allergie, un traitement ?

En France, les taux de diagnostic et la qualité de prise en charge souffrent encore d’insuffisance. Il n’existe par ailleurs « aucun test standardisé commercialisé » pour détecter cette allergie pourtant bien connue. Sur le plan de la recherche, deux protéines (Har a 1 et Har a 2) ont été « identifiées comme antigènes majeurs et retrouvées dans l’hémolymphe (liquide qui joue le rôle du sang chez les insectes, ndlr) des coccinelles ».  Et aux Etats-Unis, les essais d’immunothérapie utilisés s’avèrent potentiellement « encourageants ». Mais aujourd’hui, pour réduire l’incidence des allergies à l’Harmonia axyridis, la seule arme efficace et accessible réside dans la prévention primaire. Soit « l’arrêt des importations d’HA comme bio-outil ».

  • Source : 11e Congrès Francophone d’Allergologie, organisé au Palais des Congrès de Paris du 19 au 22 avril 2016.

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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