Après le cancer, la sexualité des femmes à l’abandon ?

21 mars 2018

Irritations, brûlures et douleurs vaginales lors des rapports sexuels sont le lot de plusieurs milliers de femmes après avoir été traitées pour un cancer du sein, des ovaires ou de l’utérus en France. Frappées de ménopause précoce, elles sont victimes de symptômes invalidants, en particulier pour leur sexualité. Des solutions existent, mais aucune n’est remboursée. Rose magazine lance une pétition.

De très nombreuses femmes ayant été traitées pour un cancer hormono-dépendant – du sein, des ovaires ou de l’utérus – souffrent de ménopause précoce. Elles ont alors besoin de solutions médicales non-hormonales pour contrer les nombreux symptômes. Parmi lesquels la vaginite atrophique, c’est-à-dire un desséchement de la muqueuse.

Problème, aucune des options existant, parmi lesquels l’acide hyaluronique, l’aloe vera, l’huile de coco ou de millepertuis, n’est remboursée par l’Assurance-maladie. Et leur achat coûte cher. « Le panier mensuel est environ de 50 euros », estime Rose magazine dans sa pétition. Nombre d’entre elles n’en ont pas les moyens.

Remboursement réclamé

« Nous demandons le remboursement d’au moins un traitement – sans hormone – de la vaginite atrophique », précise Rose magazine dans sa pétition. « Nous demandons que la Haute Autorité de Santé (qui a rendu l’an dernier un avis « insuffisant » pour le remboursement d’un gel vaginal sans hormone) inclut dans ses réflexions l’absence totale d’alternative pour les malades de cancer. » Certes, « l’amélioration du service rendu peut-être « insuffisant » pour la population globale, mais très important pour la sous-population importante de femmes malades de cancer ».

D’autant qu’une inégalité est pointée par Rose magazine : « des traitements existent et sont remboursés en cas de dysfonctionnement érectile des hommes après une chirurgie de cancer ».

La vaginite atrophique, des rapports impossibles ?

La vaginite atrophique dont souffriraient 70% des femmes qui ont traversé un cancer hormono-dépendant d’après la HAS est due à l’arrêt du fonctionnement des ovaires et donc, la diminution de la production d’oestrogènes. « Les tissus vaginaux, moins stimulés, se détériorent. Le vagin devient moins souple, plus étroit, plus court. Les sécrétions vaginales se font plus rares », explique Rose magazine. « Concrètement, cela se traduit par des irritations, des brûlures et des douleurs, parfois insupportables, lors de la pénétration. » De plus, comme « le vagin devient moins acide, les bactéries et autres champignons prolifèrent plus facilement provoquant des infections ».

Ces symptômes sont généralement soulagés par des traitements hormonaux de substitution, remboursés par l’Assurance-maladie. Mais pour les femmes qui ont été atteintes d’un cancer dit hormono-dépendant, les hormones sont proscrites.

Si vous souhaitez signer la pétition, retrouvez-la en cliquant ici.

  • Source : Rose Magazine, 20 mars 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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