Le baclofène réduit bien la consommation d’alcool
03 septembre 2016
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Le baclofène est efficace dans la réduction de la consommation d’alcool et du craving (envie irrépressible de boire). Les résultats de l’étude Alpadir, présentés à l’occasion du congrès international ISBRA-ESBRA, du 2 au 5 septembre 2016, confirment également la tolérance de la molécule dans la prise en charge des troubles liés à l’usage de l’alcool.
« L’essai multicentrique, randomisé et en double aveugle visait à évaluer l’efficacité de la molécule à la posologie de 180mg par jour, contre placebo, dans le maintien de l’abstinence des patients alcoolo-dépendants », expliquent les auteurs. Au total, 320 patients ont été randomisés, parmi lesquels 158 étaient sous baclofène et les autres sous placebo.
Le critère principal était le maintien d’une abstinence totale pendant 20 semaines consécutives. Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes concernant cet objectif. Dans le détail, 11,9% des patients sous baclofène et 10,5% des autres l’ont atteint.
« Un plus dans l’arsenal thérapeutique »
En revanche, une réduction plus importante de la consommation a été observée chez les patients traités par baclofène. Et ce, d’autant plus qu’ils appartenaient à la sous-population des consommateurs à risque élevé. A savoir les femmes qui boivent plus 4 verres par jour et les hommes qui consomment plus de 6 unités d’alcool. « Une diminution importante du craving a aussi été rapportée […] avec une différence significative en faveur du baclofène », ajoutent les auteurs.
« Ces résultats sont intéressants pour les patients et, de mon point de vue, ce médicament apporte un plus dans l’arsenal thérapeutique », estime le Pr Michel Reynaud, principal auteur de ce travail. Certes le traitement a entraîné des effets indésirables déjà connus (somnolence, asthénie, vertiges et insomnie), mais les auteurs estiment qu’« aucun problème de tolérance majeur n’a été observé ».
Le baclofène est un myorelaxant initialement indiqué dans certains troubles musculaires. Depuis mars 2014, cette molécule bénéficie d’une Recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour une durée de 3 ans, permettant aux médecins de la prescrire hors-Autorisation de mise sur le marché (AMM).