Cancer du col : le frottis, un examen à faire

19 juin 2013

Le frottis est recommandé tous les 3 ans pour les femmes âgées entre 25 et 65 ans. ©Phovoir

Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche encore près de 3 000 femmes. Un chiffre toujours trop élevé, alors que 90% des cas pourraient être évités. Outre la vaccination, qui concerne les jeunes filles dès 11 ans, le frottis constitue un moyen simple et fiable de dépister précocement toute lésion.

Pour sensibiliser les femmes à l’importance de la prévention et du dépistage du cancer du col de l’utérus, l’Institut national contre le Cancer (INCa) lance une campagne d’information radio au mois de juin. Jusqu’alors conseillée à partir de 14 ans, la vaccination contre certains papillomavirus humain (HPV) est, depuis avril 2013, recommandée pour toutes les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans ou, en rattrapage, jusqu’à l’âge de 19 ans révolus. Celle-ci protège les jeunes filles avant qu’elles soient exposées au risque d’infection, c’est à dire avant le début de leur vie sexuelle.

Pour autant, rappelle l’INCa, « la vaccination ne dispense pas d’un dépistage régulier par frottis ». Pour les jeunes femmes ayant bénéficié des 3 doses recommandées, « le vaccin ne protège pas pour autant contre tous les types de HPV oncogènes. Seuls les HPV 16 et 18, responsables de 70% des cancers du col de l’utérus, sont concernés ». En outre, toutes les femmes âgées entre 25 et 65 ans n’ont pas, et de loin, été vaccinées. Le frottis se révèle donc indispensable, tous les 3 ans, pour toutes dans cette tranche d’âge.

La ménopause et la distance

Cet examen, indolore et facile à réaliser, permet de détecter des lésions précancéreuses et cancéreuses du col et ainsi de soigner plus précocement ce cancer. Près de 60% des femmes concernées effectuent des frottis régulièrement. Par conséquent, elles sont encore 40% à ne pas se faire dépister suffisamment. Résultat : 3 000 cas par an, dont 1 000 décès.

L’INCa explique en partie ces chiffres par « des freins liés à l’âge ». En effet, « les femmes de plus de 55 ans se font moins dépister ». Pourtant, le suivi par frottis ne doit pas s’arrêter à la ménopause. « Les anomalies liées aux HPV évoluant lentement, cet examen de dépistage reste recommandé jusqu’à 65 ans, même en l’absence de rapports sexuels. »

Par ailleurs, « des facteurs socio-économiques et géographiques, comme le fait d’habiter un département à faible densité de gynécologues, peuvent expliquer l’absence de dépistage de certaines femmes », estime également l’institut. Or, « le frottis peut être réalisé par le gynécologue mais aussi par le médecin traitant ou par une sage-femme », insiste l’INCa. « Il peut être fait en cabinet de ville, à l’hôpital, dans un centre de santé, dans un centre de planification ou d’éducation familiale, ou, sur prescription, dans certains laboratoires d’analyse de biologie médicale. »

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : INCa, 16 mai 2013 – interview du Dr Jean-Luc Mergui, chirurgien-gynécologue et accoucheur, au centre Iéna gynécologie obstétrique et à l’hôpital Tenon à Paris, 23e Salon de gynécologie obstétrique pratique, 20, 21 et 22 mars, Paris 2013

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