Cancer du sein : le docetaxel, à nouveau autorisé

05 juillet 2017

La recommandation d’éviter temporairement l’utilisation du docetaxel dans les cancers du sein infiltrants non métastatiques est désormais levée. Emise à titre de précaution en février 2017 par l’ANSM et l’INCa, cette décision a été prise en concertation avec les professionnels de santé et suite aux investigations menées au niveau européen. Ces dernières avaient été entamées en raison d’entérocolites d’issue fatale chez des patientes atteintes d’un cancer du sein traitées par cette molécule.

Aucune augmentation de la fréquence des effets indésirables graves et des décès liés au docetaxel n’a été démontrée par les enquêtes récentes. Dans le détail, le Pharmacovigilance Risk Assessment Committee (PRAC) européen, avec lequel l’Agence nationale du médicament (ANSM) a partagé ces résultats, a donc conclu que « l’entérocolite sur terrain neutropénique associée au docetaxel demeure un effet indésirable rare de ce médicament, justifiable d’une surveillance de routine et d’évaluations régulières afin d’en réduire la survenue ». Par conséquent, l’Institut national du Cancer (INCa) et l’ANSM ont décidé de lever la recommandation d’éviter temporairement l’utilisation de la molécule dans les cancers du sein infiltrants non métastatiques.

Un médicament important

Les deux organismes « rappellent que les taxanes (docetaxel et paclitaxel) ont une place importante dans la thérapeutique de certains cancers, pour lesquels il n’y parfois pas d’alternative ». Pour autant, « comme de nombreux autres médicaments anticancéreux, ils peuvent être responsables d’effets indésirables ».

Afin de « limiter les risques liés à leur utilisation et mieux encadrer les pratiques, l’INCa émettra en octobre 2017 un avis d’expert sur la place de ces molécules dans le traitement des cancers du sein infiltrants non métastatiques et les conduites à tenir pour la gestion de certains effets indésirables potentiellement graves ». Dans l’intervalle, l’INCa et l’ANSM rappellent les mesures de gestion des risques auprès des professionnels de santé et des patients. Notamment en ce qui concerne les risques de neutropénie, entérocolite, neuropathies et réaction d’hypersensibilité.

  • Source : ANSM, 5 juillet 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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