Cancers : les bonnes nouvelles de Chicago

03 juin 2013

Cancer : le plus grand congrès médical mondial se tient actuellement à Chicago ©ASCO

Le 49ème congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) qui se termine ce mardi à Chicago, a mis en lumière des avancées notables dans la prise en charge de certains cancers. Notamment les tumeurs touchant la thyroïde, les ovaires, le col de l’utérus et les testicules.

Du vinaigre pour dépister le cancer du col de l’utérus ? Un travail indien a démontré l’efficacité du dépistage du cancer du col de l’utérus, grâce à une technique à la fois simple et bon marché reposant sur l’utilisation de… vinaigre !  Le test en question recourt à  l’application de vinaigre sur le col de l’utérus, à l’aide d’un simple coton-tige. Une minute plus tard, un professionnel de santé examine l’état du col à l’aide d’une lampe halogène. Si un changement de couleur est visible, autrement dit si les tissus observés ont pris une couleur  blanche, cela signifie qu’ils comportent des cellules précancéreuses. Côté chiffres, il en ressortirait une diminution de 31% du taux de mortalité.

Au niveau thérapeutique, enfin du nouveau contre le cancer du col de l’utérus… Aujourd’hui les stratégies thérapeutiques dans la prise en charge des cancers du col de l’utérus sont quasi inexistantes. Selon une étude de phase 3, le bevacizumab (Avastin®), en association avec une chimiothérapie standard permettrait un allongement de la survie de 4 mois. Et ceci par rapport à la chimiothérapie seule. Si ce résultat peut paraître modeste, c’est une bonne nouvelle, dans la mesure où les options thérapeutiques contre ce cancer sont encore très limitées.

Cancer de la thyroïde : un pas vers une meilleure qualité de vie. Lorsqu’un cancer de la thyroïde est diagnostiqué, le traitement consiste en l’ablation de cette glande située à la base du cou. Dans la plupart des cas l’intervention est suivie d’un traitement à l’iode radioactif, pour détruire les cellules cancéreuses subsistant après chirurgie. Or parfois, les patients présentent une résistance à l’iode 131, ce qui limite les options thérapeutiques.

Une étude présentée à Chicago a porté sur 417 patients atteints de cancers de la thyroïde métastasés, résistants au traitement par l’iode 131. Ces derniers ont reçu soit du sorafenib (Nexavar®), soit un placebo. Résultats, le délai sans progression de la maladie a été de 10,8 mois chez les malades du premier groupe, contre 5,8 mois pour ceux du second. Le taux de réduction des tumeurs a atteint 30% et plus chez 12,2% des patients sous Nexavar® contre seulement 0,5% pour les autres. Enfin 42% des participants traités ont connu une stabilisation de leur cancer pendant six mois ou plus, leur épargnant des hospitalisations.

Cancer du sein : traiter vite et longtemps. Chez les femmes dont le diagnostic de cancer du sein a été précoce, une étude montre l’intérêt de les traiter sur le long terme. L’administration pendant 10 ans d’une chimiothérapie reposant sur le tamoxifene semble plus efficace que sur 5 ans. Les patientes ont vu leur risque de récidive et de mortalité réduits de 25% !

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

  • Source : Effect of visual inspection with acetic acid (VIA) screening by primary health workers on cervical cancer mortality: A cluster randomized controlled trial in Mumbai, India, - Incorporation of bevacizumab in the treatment of recurrent and metastatic cervical cancer: A phase III randomized trial of the Gynecologic Oncology Group. - Sorafenib in locally advanced or metastatic patients with radioactive iodine-refractory differentiated thyroid cancer: The phase III DECISION trial - aTTom: Long-term effects of continuing adjuvant tamoxifen to 10 years versus stopping at 5 in 6,953 women with early breast cancer. 49ème congrès de l’American Society of Clincal Oncology 31mai- 4juin 2013

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