Cancers : survie, séquelle et impact sur l’emploi 5 ans après le diagnostic

20 juin 2018

Publiée ce 20 juin par l’Institut national du cancer (INCa), l’enquête VICAN5 fait le point sur la survie des patients 5 ans après le diagnostic. Quel pronostic en fonction de la localisation de la tumeur ? Quels effets indésirables associés aux traitements des années après la survenue de la maladie ?

Dans sa précédente étude VICAN2, l’INCa évaluait la survie et l’impact de la maladie au quotidien à 2 ans. Mais « pour la plupart des localisations cancéreuses, une période de deux années après le diagnostic, même si elle est instructive, n’est pas suffisante pour étudier les effets secondaires persistants des thérapeutiques », relève l’Institut.

4 174 volontaires et 12 localisations de tumeur

Ainsi, les auteurs de l’enquête VINCAN5* ont analysé plusieurs critères « auprès de 4 174 personnes pour qui le diagnostic de cancer a été posé environ cinq ans avant le déroulement de l’enquête. Tous étaient âgées de 18 à 82 ans au moment du diagnostic ».

Objectif de VICAN5, « mettre en lumière les besoins des personnes touchées par un cancer pour guider l’action des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs engagés dans la lutte contre les cancers ». Un enjeu majeur étant donné qu’à ce jour, « 3 millions de Français vivent aujourd’hui avec un cancer ou en ont guéri ».

Les 12 localisations de tumeurs les plus fréquentes ont été passées au crible.

La survie : Entre 2012 et 2015, « environ un patient sur dix est décédé, avec des écarts élevés selon les localisations (de moins de 1 % pour la thyroïde à 38,6 % pour le poumon) ». Et « un peu moins de 10 % des personnes sont touchées par des métastases ou des récidives, avec ici encore de fortes variations selon la localisation (pour les métastases : de 1 % pour la thyroïde à 23,5 % pour le poumon) ».

L’état de santé : « la dégradation de la qualité de vie touche en majorité les femmes âgées de 50 ans ou moins au diagnostic, ainsi que celles qui connaissent des difficultés financières. » Les tumeurs les plus fragilisantes sont celles du poumon, des voies aérodigestives supérieures et du col de l’utérus. « Les localisations les moins impactées sont la prostate, la vessie et le col de l’utérus » ;

Les séquelles : au total, « 63,5% des personnes souffrent de séquelles dues au cancer ou aux traitements ». Les symptômes les plus fréquents sont « les modifications de l’image du corps, les douleurs, la fatigue, les troubles moteurs ou de la vision, et les difficultés sexuelles » ;

Le suivi : « une personne sur trois déclare ne pas être suivie en médecine générale pour son cancer diagnostiqué il y a cinq ans. » Ces patients se sentent en conséquence moins bien sensibilisés « sur les symptômes auxquels ils sont susceptibles d’être confrontés » ;

Les difficultés rencontrées au quotidien : 48,8% des hommes et 52,6% des femmes se sentent limités dans leur activité physique. Autre point, 4 patients sur 10 souffrent de fatigue « cliniquement significative ». Et 7 sur 10 éprouvent des douleurs au quotidien. En majorité neuropathiques, ces dernières dégradent la qualité du sommeil. La santé mentale est aussi concernée : « 46,1 % des personnes rapportent des troubles anxieux et 16,8 % des troubles dépressifs (…) surtout dans les cancers du col de l’utérus, des voies aérodigestives supérieures et de la thyroïde » ;

L’impact de la maladie et des traitements sur les ressources et l’emploi : « Seule une personne sur huit ne travaillait pas au moment du diagnostic, contre une personne sur quatre cinq ans plus tard. Dans le même temps, la part de personnes au chômage a augmenté de 2,2 points. »

*menée auprès de bénéficiaires de l’Assurance maladie,  résidant en France métropolitaine, à partir d’entretiens téléphoniques, de données issues du dossier médical et des informations sur la consommation de soins

  • Source : Institut national du Cancer (INCa), le 20 juin 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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