Cancers : les chiffres français à la loupe

27 mars 2018

Combien de cancers sont diagnostiqués chaque année en France ? Quelles sont les tumeurs les plus meurtrières ? Dans son bilan 2017, l’Institut national du Cancer (INCa) répond à ces questions. Et relève deux freins : un trop faible recours au test du dépistage du cancer colorectal et le manque de connaissance sur l’impact de l’alcool.

En France métropolitaine, 400 000 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en 2017. Les tumeurs les plus fréquentes sont celles de la prostate chez l’homme, devant le poumon et l’atteinte colorectale. Chez la femme, le cancer du sein se situe au premier rang en termes d’incidence, devant les cancers colorectaux et le poumon.

Tous sexes confondus, 150 000 décès liés aux cancers ont été rapportés cette même année. Les tumeurs les plus meurtrières sont le cancer du poumon chez l’homme, et celui du sein chez la femme.

Inciter au dépistage du cancer colorectal

Dans le prolongement de ces chiffres, l’INCa fait le point sur le dépistage du cancer colorectal*, « qui se guérit dans 9 cas sur 10 lorsqu’il est détecté tôt ». Dans ce contexte, le test immunologique a permis de détecter près de 4 300 cancers et près de 17 000 adénomes avancés, lors d’une étude réalisée par Santé publique France du 14 avril au 31 décembre 2015.

Pourtant, le taux de participation nationale s’établit à seulement 28,6%, avec un écart allant de 9,4% pour la Corse à 47% pour l’Ille-et-Vilaine. En cause, la transition en 2015 de l’ancien test Gaïac (Hémoccult) vers le test immunologique. « L’envoi des invitations à pratiquer ce nouveau test ne s’est pas opérée de façon homogène sur tout le territoire », expliquent les experts de l’INCa. « La participation est plus élevée dans les départements ayant réactivé cet envoi plus tôt dans l’année et dans ceux qui ont mis en place des stratégies complémentaires de remises de kits. »

Haro sur l’alcool

Mal connu, l’impact de l’alcool sur le risque de cancer est mis en lumière par le bilan de l’INCa. Ces boissons favorisent en effet le développement de 7 localisations de cancers. « En 2015, près de 28 000 cas de cancers étaient attribuables à l’alcool. » Le plus fréquent ? Le cancer du sein, avec 8 081 cas enregistrés cette année-là et attribués à l’alcool. Après le tabac, il constitue ainsi le second facteur de risque évitable.

Des chiffres importants alors que la France reste l’un des pays les plus gros consommateurs d’alcool en Europe. Chez les plus de 15 ans, la consommation est passée de 26 litres d’alcool pur par an dans les années 1960 à 11,6 litres en 2013. Certes, les Français sont moins nombreux à boire tous les jours, et les usages hebdomadaires se stabilisent. En revanche, « les ivresses répétitives concernent une part grandissante de la population ».

Dans la lignée des recommandations défendues ce 27 mars par les acteurs de la prévention**, l’INCa « appelle à une révision des repères de consommation d’alcool et recommandent aux autorités un effort de cohérence du discours public intégrant des actions sur la fiscalité, l’encadrement de la publicité, des actions d’éducation, de communication et de marketing ».

*Tous sexes confondus, les cancers colorectaux sont à l’origine de 45 000 nouveaux cas chaque année en France
**Suite au Plan national de Prévention présenté lors du Comité interministériel pour la Santé du 26 mars

  • Source : Institut national du Cancer, le 27 mars 2018

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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