Compétitions sportives et températures élevées : comment éviter le coup de chaleur ?

31 juillet 2024

Les températures parisiennes peuvent largement dépasser la barre des 35 °C en été, ce fut d'ailleurs le cas mardi 30 juillet. Pour les sportifs qui participent aux épreuves des Jeux olympiques, comment ont-ils anticipé ces fortes chaleurs ?

©Akhenaton Images/shutterstock.com

Comment les sportifs se préparent-ils aux éventuelles grosses chaleurs ? Cet été à Paris lors des Jeux Olympiques, leur corps est soumis à des températures très élevées. Le 25 juillet 2019, un record de température a d’ailleurs été atteint à Paris avec un relevé à 42,6 °C. Et mardi 30 juillet 2024, on a atteint 37°C.

La thermorégulation à l’épreuve des fortes chaleurs

Selon Franck Brocherie, chercheur en physiologie de l’exercice à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), « à part pour certaines épreuves courtes et explosives comme le sprint ou le saut en longueur, qui peuvent tirer un bénéfice de conditions chaudes, la chaleur améliorant notamment la conduction nerveuse et donc la contractilité des muscles, le stress thermique a globalement une influence négative sur les performances sportives, en particulier pour les épreuves d’endurance ».

Première fonction mise à mal par la chaleur, la thermorégulation de l’organisme. Celle-ci permet à l’humain de maintenir sa température interne dans des limites normales, quel que soit le niveau de son métabolisme ou la température ambiante. Mais quand la température de l’air est trop élevée, il devient difficile pour l’organisme de maintenir sa température centrale.

Le coup de chaleur, une urgence vitale

Lors d’un effort physique, seuls 25 % de l’énergie musculaire est transformée en énergie mécanique, le reste est transformé en chaleur. En temps normal, la transpiration sert ensuite à évacuer cette chaleur. « Ce processus implique une redistribution du débit sanguin au niveau cutané pour transférer la chaleur produite par nos muscles vers la peau où de la sueur est secrétée par les glandes sudoripares. Et c’est l’eau contenue dans la sueur, qui, en s’évaporant, va faire baisser la température corporelle », détaille Nicolas Bouscaren, médecin de santé publique et du sport au CHU de La Réunion, doctorant à l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne et épidémiologiste Inserm.

Lorsque le corps ne réussit plus à évacuer la chaleur, on parle alors d’hyperthermie. Celle-ci peut se traduire par des crampes musculaires, un épuisement et un coup de chaleur : la température corporelle dépasse les 40°C. On parle alors de coup de chaleur d’exercice, ou d’hyperthermie maligne d’effort qui survient lors d’un effort intense prolongé. « Des protéines dites de ‘choc thermique’ sont alors produites en excès : elles provoquent une inflammation systémique et une défaillance multiviscérale incluant notamment des insuffisances rénale et hépatique et des atteintes du système nerveux central ». C’est une urgence médicale qui peut entraîner la mort.

Comment refroidir le corps des athlètes ?

Pour éviter ce phénomène, les sportifs de haut niveau habituent leur corps aux fortes chaleurs. Une à deux semaines avant une compétition, ils se rendent sur les lieux de la compétition ou s’entraînent dans des chambres environnementales qui reproduisent les conditions climatiques attendues. « Cette acclimatation leur permet non seulement de renforcer leur sudation tout en limitant les pertes de sels minéraux par la sueur, mais aussi d’augmenter le volume plasmatique du sang, ce qui facilite le transfert de chaleur des muscles vers la peau », note Franck Brocherie.

D’autres techniques, au cours de l’entraînement ou la compétition, sont également efficaces pour faire baisser la température avant une compétition : bain de glace, immersion dans l’eau froide, utilisation de gilets de glace. Pendant l’exercice, le refroidissement passe par la vaporisation d’eau froide, une hydratation avec « des boissons fraîches, souvent enrichies en sels minéraux, voire via l’ingestion de glaces pilées de type granité », ajoute l’Inserm.

  • Source : Inserm - La Croix Rouge française - « Le coup de chaleur » revue Réanimation, 2004

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

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