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Selon une directive de la Commission européenne, les compléments alimentaires sont « des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances (comme les plantes, NDLR) ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés ». Ils sont commercialisés sous formes de gélules, pastilles, comprimés, sachets de poudre, ampoules…
Les compléments alimentaires sont présentés comme des moyens d’améliorer les apports nutritionnels et renfermeraient des capacités spécifiques : faciliter la digestion, l’endormissement, la vitalité, le grain de peau, stimuler la pousse des ongles et des cheveux, perdre du poids…
Selon l’observatoire annuel des compléments alimentaires (Harris Interactive pour Synadiet, 2024), 59 % des Français en consomment. Interrogés sur les critères motivant leurs achats, les consommateurs citent le caractère naturel des produits (80 %), leur origine française (67 %) et leur certification biologique (53 %).
De son côté, l’Anses cite l’étude Inca 3 (2014 – 2015) qui met en avance un doublement de la consommation par rapport à la précédente étude Inca (2006-2007).
N’étant pas un médicament, le complément alimentaire ne nécessite pas d’autorisation de mise sur le marché. Pour la même raison, aucune étude d’efficacité, d’innocuité n’est donc requise avant sa commercialisation. Aucun effet thérapeutique ne peut non plus être revendiqué (contrairement aux médicaments) ; mais seulement un nombre limité d’allégations nutritionnelles et de santé, strictement encadrées par la commission européenne.
Les compléments alimentaires doivent faire l’objet d’une déclaration auprès de la direction générale de l’alimentation (DGAL). Celle-ci examine leur composition et réalise des contrôles, au même titre que pour d’autres catégories de denrées alimentaires.
« Les déficits d’apport et a fortiori les carences en nutriments sont très rares dans la population générale et concernent principalement la vitamine D », souligne l’Anses. En l’absence de pathologie, les besoins journaliers sont couverts par une alimentation variée, équilibrée et une activité physique quotidienne.
Toutefois des carences en nutriment peuvent être observées chez des populations ayant des besoins accrus (femmes enceintes, enfants, personnes âgées) ou des comportements alimentaires spécifiques (régime végétalien notamment). La prise d’un complément alimentaire serait alors justifiée pour couvrir un besoin nutritionnel qui ne pourrait être couvert par l’alimentation.
Les risques sont nombreux, dépendent du complément alimentaire et de la personne qui le consomme. Citons :
Par ailleurs, le fait de vouloir régler un problème comme la fatigue par la prise de compléments alimentaires peut retarder le diagnostic d’un problème plus grave comme une anémie, une hypothyroïdie, une dépression, une mononucléose…
L’Anses tient un tableau d’information sur les plantes médicinales utilisées dans des compléments alimentaires et nécessitant des précautions d’emplois. En effet, « la simple mention de la présence de plantes dans les compléments alimentaires peut parfois être faussement rassurante pour le consommateur, alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extraits de plantes ou la sensibilité de populations particulières, comme les femmes enceintes ou les enfants ».
L’Anses formule 5 conseils pour éviter les risques liés à la prise de complément alimentaire :
« Il apparaît que la consommation de compléments alimentaires n’est pas un acte anodin. Sa banalisation conduit certains consommateurs à s’exposer à des risques sanitaires pour un bénéfice incertain », expliquait en 2022 Aymeric Dopter, chef de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition de l’Anses.
Source : ANSES
Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche