Compléments alimentaires : 5 conseils pour limiter les risques

25 mars 2025

Dans un avis publié le 21 mars, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) alerte sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires. Alors que les Français y ont de plus en plus recours, ces gélules, ampoules et autres comprimés ne sont pourtant pas inoffensifs. L’agence sanitaire livre cinq conseils pour limiter les risques.

Qu’est-ce qu’un complément alimentaire ?

Selon une directive de la Commission européenne, les compléments alimentaires sont « des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances (comme les plantes, NDLR) ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés ». Ils sont commercialisés sous formes de gélules, pastilles, comprimés, sachets de poudre, ampoules…

Les compléments alimentaires sont présentés comme des moyens d’améliorer les apports nutritionnels et renfermeraient des capacités spécifiques : faciliter la digestion, l’endormissement, la vitalité, le grain de peau, stimuler la pousse des ongles et des cheveux, perdre du poids…

Quelle consommation de compléments alimentaires en France ?

Selon l’observatoire annuel des compléments alimentaires (Harris Interactive pour Synadiet, 2024), 59 % des Français en consomment. Interrogés sur les critères motivant leurs achats, les consommateurs citent le caractère naturel des produits (80 %), leur origine française (67 %) et leur certification biologique (53 %).

De son côté, l’Anses cite l’étude Inca 3 (2014 – 2015) qui met en avance un doublement de la consommation par rapport à la précédente étude Inca (2006-2007).

Quelles différences avec un médicament ?

N’étant pas un médicament, le complément alimentaire ne nécessite pas d’autorisation de mise sur le marché. Pour la même raison, aucune étude d’efficacité, d’innocuité n’est donc requise avant sa commercialisation. Aucun effet thérapeutique ne peut non plus être revendiqué (contrairement aux médicaments) ; mais seulement un nombre limité d’allégations nutritionnelles et de santé, strictement encadrées par la commission européenne.

Les compléments alimentaires doivent faire l’objet d’une déclaration auprès de la direction générale de l’alimentation (DGAL). Celle-ci examine leur composition et réalise des contrôles, au même titre que pour d’autres catégories de denrées alimentaires.

Les compléments alimentaires sont-ils utiles ?

« Les déficits d’apport et a fortiori les carences en nutriments sont très rares dans la population générale et concernent principalement la vitamine D », souligne l’Anses. En l’absence de pathologie, les besoins journaliers sont couverts par une alimentation variée, équilibrée et une activité physique quotidienne.

Toutefois des carences en nutriment peuvent être observées chez des populations ayant des besoins accrus (femmes enceintes, enfants, personnes âgées) ou des comportements alimentaires spécifiques (régime végétalien notamment). La prise d’un complément alimentaire serait alors justifiée pour couvrir un besoin nutritionnel qui ne pourrait être couvert par l’alimentation.

Quels sont les risques liés aux compléments alimentaires ?

Les risques sont nombreux, dépendent du complément alimentaire et de la personne qui le consomme. Citons :

  • des réactions allergiques parfois sévères ;
  • des atteintes hépatiques (notamment liées à la levure de riz rouge) ;
  • des risques de dépassement des limites de sécurité (hypercalcémie pour une surdose de vitamine D) ;
  • des interactions médicamenteuses.

Par ailleurs, le fait de vouloir régler un problème comme la fatigue par la prise de compléments alimentaires peut retarder le diagnostic d’un problème plus grave comme une anémie, une hypothyroïdie, une dépression, une mononucléose…

L’Anses tient un tableau d’information sur les plantes médicinales utilisées dans des compléments alimentaires et nécessitant des précautions d’emplois. En effet, « la simple mention de la présence de plantes dans les compléments alimentaires peut parfois être faussement rassurante pour le consommateur, alors que certaines plantes peuvent présenter un risque dans certaines conditions d’utilisation, selon le type d’extraits de plantes ou la sensibilité de populations particulières, comme les femmes enceintes ou les enfants ».

Comment consommer des compléments alimentaires en toute sécurité ?

L’Anses formule 5 conseils pour éviter les risques liés à la prise de complément alimentaire :

  • demander conseil à un professionnel de santé ;
  • éviter les prises prolongées, répétées ou multiples ;
  • respecter les conditions d’emploi ;
  • être vigilant quant aux produits présentés comme miraculeux ;
  • privilégier les produits vendus dans les circuits les mieux contrôlés.

« Il apparaît que la consommation de compléments alimentaires n’est pas un acte anodin. Sa banalisation conduit certains consommateurs à s’exposer à des risques sanitaires pour un bénéfice incertain », expliquait en 2022 Aymeric Dopter, chef de l’Unité d’évaluation des risques liés à la nutrition de l’Anses.

  • Source : ANSES

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

Destination Santé
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