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De nouvelles recherches suggèrent que le tirzépatide, déjà utilisé dans le traitement du diabète de type 2 et/ou de l’obésité depuis fin 2024 en France, pourrait également être employé dans le diabète de type 1 en association avec l’insuline. Il présenterait en effet des bénéfices sur le poids et le taux de sucre dans le sang (glycémie).
Le tirzépatide est un agoniste double du récepteur du polypeptide insulinotrope dépendant du glucose (GIP) et du récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1).
Pour sa part, le diabète de type 1 est une maladie auto-immune chronique dans laquelle le système immunitaire attaque et détruit les cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline, hormone indispensable à la régulation de la glycémie. En son absence, le glucose s’accumule dans le sang et provoque une hyperglycémie. D’où la nécessité d’un traitement par insuline, à vie. Or, l’obésité, est également de plus en plus fréquente chez les personnes atteintes de diabète de type 1, ce qui aggrave la résistance à l’insuline et augmente le risque cardiovasculaire et métabolique. Dans cette nouvelle étude, les auteurs ont cherché à évaluer l’efficacité du tirzépatide dans le cadre du diabète de type 1 associé à une obésité.
L’étude a inclus toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 ayant débuté un traitement par tirzépatide dans un grand centre en Angleterre (Sheffield Teaching Hospitals NHS Foundation Trust). 57 participants ont été inclus avec un poids médian de 102 kg (entre 93-124), un indice de masse corporelle médian de 36 kg/m² (obésité sévère), l’HbA1c (hémoglobine glyquée – reflet du contrôle glycémique) médiane de 60 mmol/mol (au-delà de l’objectif recommandé pour la majorité des patients diabétiques de type 1, qui se situe généralement en dessous de 53 mmol/mol).
Le poids moyen a diminué de manière significative de 9,8 kg (soit -9,3 %). La dose totale quotidienne d’insuline a été réduite de 23 %. L’HbA1c moyenne a baissé de 3,7 mmol/mol. Enfin, le temps passé dans la plage cible de la glycémie a augmenté, sans pour autant qu’il y ait plus d’épisodes d’hypoglycémie (liés une baisse trop importante de la glycémie du fait de l’efficacité du médicament).
Des effets indésirables ont été rapportés par 37 % des participants et, comme attendu pour cette classe de médicaments, les plus fréquents étant des nausées ou vomissements, suivis de douleurs abdominales.
« Dans l’utilisation en vie réelle chez des personnes atteintes de diabète de type 1, le tirzépatide s’est révélé sûr et généralement bien toléré, résume l’un des co-auteurs, le Dr Simon Berry, avec des bénéfices cliniques significatifs incluant une perte de poids, une réduction des besoins en insuline et une amélioration des paramètres glycémiques, sans augmentation du risque d’hypoglycémie. Des données définitives issues d’essais randomisés contrôlés dans le diabète de type 1 sont nécessaires pour confirmer ces résultats. »
Des essais qui sont réclamés par les médecins (plusieurs sont en cours d’inclusion des patients). En effet, la prescription hors autorisation de mise sur le marché de médicaments agonistes du GLP-1 comme le sémaglutide (Wegovy, Ozempic) et d’agonistes doubles GLP-1/GIP comme le tirzépatide dans le diabète de type 1 est de plus en plus fréquente.
« Un groupe de patients mérite selon nous une attention spécifique dans les futures études : c’est celui des jeunes adultes (16-25 ans) vivant avec un diabète de type 1 et une obésité, pointe l’autre co-auteur, le Dr Ahmed Iqbal, chez qui la réduction du risque cumulatif sur une plus longue période pourrait conduire à des bénéfices durables plus importants. »
Pour en savoir plus : Médicaments anti-obésité disponibles en France, on fait le point !
Source : Congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) à Vienne (15-19 septembre) : S.A. Berry, E. McNally, I. Goodman et al. Tirzepatide as an adjunctive therapy in type 1 diabetes : real-world experience from a large UK centre EASD 2025/abstract 825
Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par : Vincent Roche