Ebola menace toute l’Afrique de l’Ouest
04 juillet 2014
Les premiers cas de fièvre hémorragique Ebola en Guinée ont été signalés à l’OMS en mars 2014. ©MSF
Toute l’Afrique de l’Ouest se sent à présent menacée par la flambée d’Ebola. La réunion organisée par l’OMS à Accra, au Ghana, ces 2 et 3 juillet prouve en effet que l’inquiétude grandit. Et si les cas restent encore confinés en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, le risque de propagation au-delà de leurs frontières a été clairement énoncé par les participants.
Il y a 10 jours déjà, le Dr Bart Janssens, directeur des opérations de Médecins sans frontières (MSF) s’inquiétait du caractère « incontrôlable » de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola. « Avec l’apparition de nouveaux foyers en Guinée, en Sierra Léone et au Libéria, le risque d’une propagation à d’autres zones est aujourd’hui réel. » Pour répondre à cette situation inquiétante, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a réuni les ministres de la santé de 11 pays de la région. Côté d’Ivoire, Ghana, Guinée, Gambie, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Ouganda, République démocratique du Congo, Sénégal et Sierra Leone.
Tous ont admis que la situation actuelle présentait une menace réelle et immédiate pour tous les pays de la région, et potentiellement du monde. En effet, « en dépit des efforts de l’OMS, le nombre de cas et de décès notifiés imputables à la maladie augmente chaque jour ». De plus, « le nombre de districts nouvellement affectés s’est accru au cours des 3 dernières semaines. » Les derniers chiffres font état de 750 cas et 445 décès dans les trois pays concernés depuis mars 2014.
Une stratégie commune
« Nous avons adopté une stratégie commune à tous les pays impliqués pour éteindre la flambée », révèle le Dr Luis Sambo, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. Objectif, « mettre fin aux souffrances et aux morts causées par Ebola, et empêcher une propagation encore plus large. »
Si l’OMS et ses partenaires, parmi lesquels MSF, tentent depuis des mois déjà de lutter contre l’épidémie, des obstacles, difficiles à lever, se dressent sur leur chemin. Parmi eux, la collaboration entre les états limitrophes n’est pas optimale. La surveillance et le suivi des personnes entrées en contact avec les malades restent difficiles. En effet, les populations vivent dans des zones reculées et pénibles d’accès.
Pour faire face à ces difficultés, l’OMS et les 11 pays africains ont décidé de « l’installation d’une plateforme de coordination à Conakry ». En outre et plus concrètement, ils ont annoncé la « mobilisation des différentes communautés locales, des personnalités religieuses et politiques pour améliorer la prise de conscience et la connaissance de la maladie dans la population ». Des consultations transfrontalières seront aussi mises en place pour améliorer l’échange d’informations entre les états. Enfin, le suivi des personnes contact devrait être renforcé. Des mesures essentielles mais nécessitant d’important moyens humains et financiers.