Fibrome utérin ou cancer ? Pas de morcellement en cas de doute
26 mai 2014
Une cœlioscopie est une technique chirurgicale mini-invasive qui vise à observer l’intérieur de l’abdomen. ©CICE-polyclinique
Découper en morceaux par cœlioscopie un fibrome utérin pour ensuite l’extraire par de petites incisions. C’est l’une des méthodes employées pour traiter ces tumeurs bénignes qui s’installent sur la paroi de l’utérus, de façon isolée ou en groupe. Or la FDA a émis une alerte de sécurité concernant cette technique. Elle induirait un risque de propagation de tissus cancéreux dans le cas où le fibrome se révélerait être une tumeur cancéreuse.
« La Food and Drug Administration (américaine n.d.l.r) (FDA) a émis une alerte de sécurité le 17 avril dernier quant à [la technique de morcellement par coelioscopie] », indique l’Agence nationale du Médicament et des Produits de Santé (ANSM). En effet, l’agence américaine évoque un « risque de propagation de tissus cancéreux non suspectés dans le cas où le fibrome se révélerait être un sarcome ou toute autre tumeur cancéreuse ». Lorsqu’un tel incident se produit, le traitement de ces cellules cancéreuses disséminées est bien plus complexe.
En France, aucune problématique de ce type n’a été rapportée à l’ANSM. Pour autant, cette dernière recommande aux praticiens, « à la moindre suspicion à la lecture des données d’imagerie préopératoires (échographie, IRM…), de ne pas faire de morcellement par voie cœlioscopique. »
Quelle technique pour enlever un fibrome ?
« Les fibromes utérins, ou fibromyomes, sont des tumeurs bénignes », rappelle l’ANSM. « Ils se développent dans différentes zones de l’utérus le plus souvent silencieusement. » Pour autant, ils peuvent aussi se manifester par des symptômes qui pèsent sur la qualité de vie de la patiente. Saignements menstruels prolongés et douleurs pelviennes peuvent nécessiter une prise en charge médicale ou chirurgicale.
« Dans certains cas, une tumeur cancéreuse peut être confondue à tort avec un fibrome. » L’ablation peut alors se faire par la voie abdominale ou vaginale. Si aucune suspicion de tumeur maligne n’est retenue par les médecins, « l’utilisation d’une poche ou d’un sac d’extraction de tissus est à envisager » dans la technique du morcellement par cœlioscopie.
L’ANSM « pourrait être amenée à faire évoluer ces recommandations au regard de nouveaux éléments qui pourraient lui être apportés », indique-t-elle.