Grossesse et alcool : bientôt un test pour anticiper les dommages ?
16 novembre 2016
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La consommation d’alcool pendant la grossesse a des conséquences dramatiques pour l’enfant à naître. Dans le pire des cas, il peut développer un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) qui se manifeste par des troubles du développement cognitif associés à des malformations physiques. Mais parfois, aucun signe extérieur ne révèle la présence d’une atteinte pourtant bien réelle. Des chercheurs américains sont sur le point de développer un test prédictif des troubles.
Chaque année en France, 8 000 nouveau-nés voient le jour avec un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Soit 1% des naissances vivantes. Irréversible, cette atteinte provoque des retards de développement cérébraux, des troubles cognitifs et comportementaux. En outre, le visage de ces enfants présente des signes distinctifs (des paupières étroites, un nez long et aplati, une lèvre supérieure particulièrement mince et une hypoplasie des maxillaires supérieurs).
Pour autant, tous les enfants exposés in utero à l’alcool par le biais de la consommation maternelle ne présentent pas de signes apparents, physiques ou comportementaux, dès la naissance. Alors même qu’ils vont développer des troubles cognitifs et du comportement au cours de leur croissance.
Un marqueur sanguin
Pour tenter de prendre en charge le plus précocement possible ces petits, il serait utile de disposer d’un test permettant de repérer les enfants concernés. Une équipe du Texas A&M College of Medicine a identifié de petites molécules d’ARN (microARN) dans le sang maternel. La présence de celles-ci s’avère fiable pour prévoir l’importance de troubles liés à l’alcoolisation fœtale.
Pour s’en assurer, ils ont suivi 68 femmes enceintes ukrainiennes, ainsi que leurs enfants, une fois nés. Ils ont notamment comparé la consommation d’alcool de chacune avec le taux de microARN dans leur sang. En outre, ils ont observé le développement physique et neurocomportemental des enfants dans la première année de vie. Résultat, le taux de microARN pourrait permettre de prédire le développement d’un enfant exposé in utero. Et ce, même s’il ne présente aucun signe apparent.
« C’est essentiel », soulignent les auteurs. « Même si ces syndromes ne peuvent pas être guéris, un diagnostic précoce permettrait de réduire les dommages. » Une bonne alimentation maternelle ou encore des soins périnatals adaptés pour réduire le stress du petit peuvent améliorer le devenir de ces enfants.
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Source : Texas A&M University, 9 novembre 2016
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet