Infarctus : intervenir dans les 2 heures pour prévenir la récidive
21 décembre 2018
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En cas d’infarctus, la rapidité de la prise en charge compte dans le pronostic vital et la diminution du risque de séquelles. La précocité de l’intervention protège aussi le patient contre un second accident cardiovasculaire… mais de quel délai parle-t-on ? Des médecins marseillais se sont penchés sur la question.
Pendant un an et demi, les équipes des Prs Laurent Bonello et Franck Paganelli, cardiologues à l’AP-HM (Hôpital Nord, Marseille), ont mené l’étude EARLY. L’objectif, évaluer l’efficacité de la prise en charge d’un patient déclarant un infarctus en fonction de la rapidité de l’intervention.
Nous avons cherché à « déterminer (…) le timing optimal de la prise en charge interventionnelle (coronarographie et angioplastie), entre une stratégie précoce (dans les 2 heures) et une stratégie retardée (de 12 à 72 heures), en l’absence de traitement antiagrégant préalable », détaillent les médecins.
Un risque de second infarctus divisé par 4
Pour ce faire, 13 centres de soins français ont suivi 740 patients soignés pour un infarctus. Résultats, « une stratégie précoce de coronarographie et d’angioplastie réduisait de plus de quatre fois les risques de présenter un nouvel infarctus par rapport à une prise en charge différée ». Preuve des bénéfices majeurs rapportés en cas d’intervention dans un délai de 2 heures.
Autre avantage, les patients pris en charge dans les deux heures ont passé moins de temps à l’hôpital, sans élévation du risque de complications.
« Ce travail va permettre d’améliorer le déroulement des prises en charge en favorisant, une fois le diagnostic établi, un accès facile et rapide à la coronarographie et moins d’attente en soins intensifs », conclut le Pr Bonelli.
A noter : l’infarctus se déclare lorsqu’un caillot sanguin bloque la circulation sanguine au niveau d’une artère coronaire, celle qui alimente une partie du cœur en oxygène. Parmi les principaux facteurs de risque, on trouve les antécédents familiaux mais aussi le tabac, le stress, l’excès de mauvais cholestérol et la sédentarité.
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Source : Assistance publique hôpitaux de Marseille, le 17 décembre
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon