La cigarette, un fléau au féminin

30 octobre 2018

Le tabagisme chez les femmes prend de l’ampleur en France depuis une cinquantaine d’années. Et les conséquences sanitaires se font ressentir. Entre 2002 et 2015, l’incidence du cancer du poumon a presque doublé ! Santé publique France fait le point sur cette situation préoccupante.

Le 1er novembre est marquée par le lancement de la campagne ministérielle du « Mois sans tabac ». Le défi national, arrêter de fumer ensemble pendant 30 jours pour augmenter les chances de rester abstinent. Ce challenge est l’occasion de décrire les dégâts associés au tabagisme… des Françaises.

Au début des années 50 en effet, les femmes fumaient peu en France. Mais depuis les années 70, cette habitude est rentrée dans les mœurs et a pris de l’ampleur. En 2017, « la prévalence du tabagisme féminin se rapprochait de celle observée chez les hommes », rapportent les auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Précisément, l’année passée, « 24% des femmes de 15 à 75 ans fumaient quotidiennement pour 30% des hommes ».

Entre 2016 et 2017, une baisse globale de la consommation de cigarettes avait été rapportée tous sexes et âges confondus. La dépendance féminine dénote de la population générale. En effet, seules les femmes étaient de plus en plus nombreuses à se mettre à fumer, ou à rester dans l’addiction, « particulièrement chez les 45-54 ans ».

Cancer du poumon, BPCO, infarctus…

L’incidence des pathologies engageant le pronostic vital, en lien direct avec le tabagisme, est plus qu’édifiante.

« Entre 2002 et 2015, l’incidence du cancer du poumon a augmenté de 72% chez les femmes, celle des hospitalisations pour bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) a doublé, et celle des infarctus du myocarde avant 65 ans a augmenté de 50% », relaient les auteurs du BEH. Et sur la même période, le nombre de décès associés à la cigarette a doublé.

Pendant la grossesse…

Et donner la vie n’est pas toujours un tremplin pour l’arrêt. Aujourd’hui, seule la moitié des fumeuses enceintes arrêtent leur consommation pendant les 9 mois. « La prévalence du tabagisme pendant le troisième trimestre de la grossesse est estimée à 16%. »

Certes, chez les femmes enceintes qui continuent de fumer, « il est observé une réduction franche de la consommation de cigarettes. La prise de conscience du danger du tabagisme est donc réelle ». Mais la lutte contre le tabagisme pendant la grossesse reste à mener, notamment auprès des femmes peu diplômées et celles de moins de 30 ans, les plus impactées par ce fléau.

  • Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), n°35-36, le 30 octobre

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

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