Influenceurs et malbouffe : dangereux amis des jeunes
29 octobre 2020
Sur les réseaux sociaux, les jeunes influenceurs font la promotion des aliments gras, sucrés et des sodas. Résultat, des placements de produits font des millions de vue… et le lit du surpoids et de l’obésité des enfants et des adolescents.
Sur les réseaux sociaux, le flux de vidéos postées par les influenceurs ne cesse jamais. Les jeunes comptent parmi les plus actifs. Et les industriels de la malbouffe profitent de ces vidéos pour glisser des spots publicitaires. Au programme : les gourmandises et boissons, souvent retrouvées au rayon « malbouffe » du supermarché. Et les jeunes influenceurs sont même parfois amenés à créer une vidéo pour faire la promotion directe de ces produits.
Mais à quel point ces messages publicitaires envahissent la toile ? Pour le savoir, des chercheurs new-yorkais* ont sélectionné les 5 jeunes influenceurs les plus célèbres sur l’année 2019, âgés de… 3 à 14 ans. Au total, 178 des 418 vidéos analysées diffusaient des spots sur des aliments et des boissons avec 90% de produits associés à la malbouffe. Seules 4% des vidéos montraient de la malbouffe sans industriels derrière (des hot-dogs), 3% affichaient des fruits et 2% des yaourts. Un problème net face à l’épidémie de surpoids et d’obésité dans la population infantile et adolescente à l’échelle mondiale.
Invasion publicitaire
« En moyenne, l’industrie agroalimentaire consacre 1,8 milliard de dollars chaque année au marketing visant les jeunes. » Une population cible aussi influençable que gourmande. « Face à cette invasion publicitaire, il est compliqué de maintenir une alimentation équilibrée », atteste le Pr Marie Bragg, principale auteure de l’étude. « Nous avons désormais besoin d’un réseau social faisant la promotion des produits sains. » Une priorité en termes de santé publique pour contrer les méfaits du système des influenceurs : « en une année, Youtube a versé la somme de 26 millions de dollars au plus jeune des influenceurs du site âgé de 8 ans. »
Youtube, principal ennemi
Youtube est le second site le plus visité au monde. Beaucoup d’adeptes sont jeunes. Ainsi, 80% des parents ayant des enfants de moins de 12 ans les autorisent à se connecter à cette plateforme. Et 35% d’entre eux rapportent des connexions régulières de leur progéniture. Un phénomène aggravé par l’impact de la Covid-19 dans les foyers : « en devant gérer le travail à domicile et les enfants, beaucoup de parents n’ont pas eu d’autres choix que d’autoriser les jeunes à rester devant les écrans », décrit le Pr Bragg.
*NYU School of Global Public Health and NYU Grossman School of Medicine