Journée mondiale contre le cancer : le dépistage, un enjeu de santé publique
02 février 2024
Le 4 février se tient la journée mondiale de lutte contre le cancer. L’Institut national du cancer et l’Assurance-maladie appellent à cette occasion les Français à se faire dépister. Le point sur les trois dépistages organisés : le cancer du col de l’utérus, le cancer colorectal et le cancer du sein.
1 million de dépistages supplémentaires en 2025. C’est l’objectif que s’est fixé l’Institut national du cancer et l’Assurance maladie alors qu’approche la journée mondiale contre le cancer, le 4 février prochain. Les deux institutions appellent à une mobilisation générale alors que chaque année en France, 433 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués et que 157 000 personnes en meurent. Dans ce contexte, le dépistage des cancers colorectaux, du sein et du col de l’utérus est un enjeu de santé publique. Il permet de dépister au plus tôt ces cancers, avant l’apparition des symptômes, avant même l’apparition du cancer dans le cas des cancers colorectaux et des cancers du col de l’utérus.
En 2024, « environ 13,6 millions d’invitations à réaliser un dépistage du cancer colorectal seront envoyées, 10,4 millions pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et 5 millions pour le dépistage du cancer du sein ». On sait que les invitations ne suffisent pas à mobiliser le plus grand nombre. Cette année, l’Assurance-maladie lance un programme d’opérations dites « d’aller vers » pour atteindre 1,4 millions de personnes parmi les populations les plus fragiles et éloignées des soins. « Plus de 100 téléconseillers répartis sur 7 plateformes d’appels en métropole et outre-mer ont ainsi été recrutés et formés spécifiquement pour réaliser, auprès des assurés en situation de vulnérabilité (bénéficiaires de la CSS, assurés sans médecin traitant,…), des entretiens téléphoniques d’accompagnement à la prise de rendez-vous chez un effecteur de soin ou à l’obtention d’un kit de dépistage du cancer colorectal », note dans un communiqué commun l’Inca et l’Assurance-maladie.
Le cancer colorectal
47 582 nouveaux cas de cancers colorectaux ont été diagnostiqués en 2023, selon Santé publique France. Et en 2018, ce cancer a été la cause de 17 117 décès. Pourtant, seules un tiers des personnes concernées participent au dépistage du cancer colorectal. « Si ce taux atteignait 65 %, 5 700 cancers colorectaux et 6 600 décès pourraient être évités chaque année », soulignent l’Inca et l’Assurance maladie.
Le dépistage s’adresse aux femmes et aux hommes de 50 à 74 ans, ne présentant ni symptôme, ni antécédent, ni facteur de risque. Il s’agit d’un test immunologique à réaliser soi-même, à la maison, tous les deux ans et visant à détecter la présence de sang dans les selles. Le kit de dépistage est à récupérer auprès de votre médecin ou pharmacien ou sur le site monkit.depistage-colorectal.fr.
Si les résultats sont anormaux une coloscopie avec un spécialiste est réalisée.
Le cancer du sein
En 2023, 61 214 nouveaux cas de cancer du sein ont été détectés. 12 146 femmes en sont mortes en 2018. Si 94 % des femmes se déclarent favorables au dépistage organisé du cancer du sein, elles sont moins de la moitié à y participer, selon les derniers chiffres publiés sur le site de l’Assurance-maladie.
Pourtant, « grâce au dépistage, de 100 à 300 décès par cancer du sein sont évités pour 100 000 femmes participant de manière régulière au dépistage pendant 7 à 10 ans », explique l’Assurance-maladie.
Les femmes de 50 à 74 ans sont invitées tous les deux ans par courrier à participer à ce dépistage du cancer. La liste des radiologues agrées dans leur département est fournie dans l’enveloppe. Le dépistage consiste en une mammographie, lu par deux radiologues, et un examen clinique.
Le cancer du col de l’utérus
Selon la Ligue contre le cancer, 3 159 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus ont été recensés en France en 2023, 1 100 décès ont été enregistrés cette même année. Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus s’adresse aux femmes entre 25 et 65 ans. 60 % y participent selon les chiffres de la Société française de colposcopie.
Pour les femmes de 25 à 29 ans, le dépistage consiste en un examen cytologique soit des cellules prélevées au niveau du col. Le même examen est réalisé un an après, puis trois ans après si les résultats sont normaux.
A partir de 30 ans, il s’agit d’un test HPV à haut risque oncogène. Le premier est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique, puis tous les 5 ans si les résultats sont normaux.
Toutes les informations sur ces trois dépistages sont disponibles en ligne sur https://jefaismondepistage.e-cancer.fr/. Les prises de rendez-vous et la commande du test pour le cancer colorectal peuvent aussi être réalisées sur le site.