La kétamine, un anti-douleur dont il faut connaître les risques

31 août 2023

Face à la hausse de consommation de kétamine, médicale ou récréative, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle les bonnes pratiques et alerte les consommateurs sur ses graves effets secondaires en cas d’utilisation prolongée.

La kétamine est un stupéfiant, médicament indiqué en anesthésie mais aussi anti-douleur utilisé en soins palliatifs ou contre les douleurs chroniques. « Détournée de son usage médical, la kétamine est utilisée pour ses effets stimulants à faible dose, hallucinogènes et dissociatifs à dose plus élevée », note sur son site Drogues-info-service.fr.  Alors que des complications graves lui sont régulièrement signalées, « dans un cadre médical ou non médical (usage festif ou sexuel – pratique chemsex) », l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) juge nécessaire de rappeler dans un bulletin du 29 août, le bon usage de de la kétamine.

Les complications liées à la consommation de ce médicament sont « des atteintes, souvent graves, du foie et des voies biliaires (hépatite, cholestase ou cholangite) ou des voies urinaires (cystite interstitielle non infectieuse) avec un retentissement possible sur le rein (insuffisance rénale aiguë, hydronéphrose…) ». Consommée de manière répétée, elle peut aussi être à l’origine d’une dépendance. Pour ces raisons, la substance fait l’objet d’une étroite surveillance via les centres de pharmacovigilance (CRPV) et les centres d’addictovigilance (CEIP).

Prescription en utilisation prolongée et hausse de la consommation illicite

Ainsi, selon ces réseaux, une augmentation globale du recours à la kétamine est observée, tant dans son utilisation médicale qu’« à visée festive ou sexuelle ». Les médicaments à base de kétamine sont notamment prescrits en utilisation prolongée dans le traitement des douleurs chroniques comme la fibromyalgie (un usage hors autorisation de mise sur le marché). En outre, l’ANSM souligne des erreurs de dosage dans les prescriptions médicales.

Dans son bulletin, l’agence sanitaire alerte directement les patients et consommateurs sur les risques pour la santé (atteinte du foie, des reins et des voies urinaires) et insiste sur les points suivants :

  • en cas d’apparition de sang dans les urines ou de douleurs pelviennes, consultez votre médecin sans attendre ;
  • en cas de dépendance et d’accoutumance (besoin d’augmenter la dose pour obtenir le même effet), en particulier chez les personnes ayant des antécédents de pharmacodépendance, consultez votre médecin.

A l’adresse des soignants, elle recommande de :

  • de surveiller régulièrement les fonctions hépatiques, rénales et la cytologie urinaire ;
  • d’alerter le patient sur l’importance de surveiller la présence de sang dans ses urines ;
  • d’arrêter immédiatement le traitement en cas d’anomalies avec l’aide d’un addictologue si besoin ;
  • de respecter la posologie et de ne pas prescrire de kétamine de façon prolongée.

L’ANSM rappelle que les médicaments « contenant de la kétamine sont des médicaments stupéfiants. Leur prescription est donc limitée à 28 jours, rédigée en toutes lettres et sur une ordonnance sécurisée ».

Les symptômes précédemment cités doivent aussi alerter le soignant sur une possible addiction du patient à la kétamine. Enfin, il est important que le patient ne conserve pas chez lui des ampoules de kétamine non utilisées mais les rapporte en pharmacie.

  • Source : ANSM, drogues-info-service.fr

  • Ecrit par : Dorothée Duchemin – Edité par Vincent Roche

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