La transplantation fécale contre la maladie du foie gras

19 juin 2020

L’équilibre nutritionnel constitue le principal traitement de la maladie du foie gras. Mais selon des chercheurs britanniques, la transplantation fécale serait aussi efficace dans la prise en charge de cette pathologie souvent liée à l’obésité.

Caractérisée par une accumulation de graisses au niveau du foie, la maladie du foie gras* (ou stéatose hépatique non alcoolique peut se guérir – ou du moins régresser – en perdant du poids. Les patients sont donc amenés à rééquilibrer leur régime alimentaire et à pratiquer du sport régulièrement.

Mais une autre approche a été testée par des scientifiques britanniques** : celle de la transplantation fécale. Une méthode permettant de modifier le microbiote intestinal des patients, « en administrant une préparation de matière fécale issue d’un sujet sain à un patient en vue d’exercer des effets thérapeutiques ».

Au total, 21 malades diagnostiqués pour cette atteinte ont été inclus dans l’étude. Un suivi a été établi pendant 6 mois pour évaluer la « la perméabilité intestinale », détaille le Dr Michael Silverman, à l’origine de cette étude. Un mécanisme impliqué dans « l’inflammation, le stockage de graisses dans le foie, la résistance à l’insuline et le niveau de triglycérides dans le sang ».

Le microbiote modifié, les intestins moins perméables

Résultat, comparée au groupe (n’avant n’ayant pas bénéficié de transplantation fécale), cette technique permet de « réduire la pénétration d’agents pathogènes au niveau des intestins et dans le système circulatoire ». Autres points rapportés, « des changements du microbiome microbiote et une diminution de la perméabilité intestinale ». En revanche, aucune amélioration n’a été rapportée concernant « la résistante à l’insuline et le pourcentage de graisses hépatiques ».

Cette découverte pourrait nourrir d’autres pistes dans le traitement d’autres pathologies. En effet, la perméabilité intestinale n’est pas uniquement accentuée dans la maladie du foie gras. Elle l’est aussi « dans le syndrome métabolique, origine principale des maladies coronariennes et maladies cérébrovasculaires ». Mais aussi « dans la survenue d’une sclérose en plaques, d’une polyarthrite rhumatoïde, d’un lupus systémique et d’un diabète de type 1 », complète le Dr Silverman.

A noter : en France***, la maladie du foie gras touche près d’1 Français sur 5.

*Ou stéatose hépatique non alcoolique
**Lawson Health Research Institute and Western University
***Cohorte CONSTANCE, 2019, échantillon de 205 000 volontaires

  • Source : American Journal of Gastroenterology, le 9 juin 2020 – Association française de formation continue en hépato-gastro-entérologie – Ameli.fr

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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