L’obésité, une maladie de la précarité

17 juin 2014

De plus en plus de Français recourent à l’aide alimentaire proposée par les associations comme les Restos du cœur, le Secours populaire ou la Banque alimentaire. Les femmes représentent une part importante des bénéficiaires. Dans une situation de précarité, elles sont plus souvent en surpoids ou obèses et présentent une santé bucco-dentaire altérée. C’est le constat dressé par les rédacteurs de la dernière livraison du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

« Notre étude confirme que les femmes ayant recours à l’aide alimentaire sont exposées à un risque particulièrement élevé de surpoids et d’obésité », indiquent les auteurs de l’InVS, de l’INPES et de l’Observatoire régional de santé Île-de-France. Après avoir étudié les données de 668 femmes, ils ont découvert un Indice de Masse corporelle (IMC) moyen de 28,8. Pour être en bonne santé, l’IMC doit normalement se situer entre 18,5 et 24,9. Chez ces femmes dans une situation de précarité, « les prévalences de surpoids et d’obésité s’élevaient respectivement à 36,4% et 35,5%. »

Parmi les bénéficiaires de l’aide alimentaire, certaines présentent des risques encore plus élevés. Il s’agit des femmes plus âgées, de celles ayant un ou plusieurs enfants à charge. C’est pourquoi « la prévention, le dépistage et la prise en charge doivent être renforcés, en adaptant les interventions à la situation individuelle des bénéficiaires », soulignent les rédacteurs. « Avec une attention particulière à certains moments clés de l’existence, comme l’avancée en âge ou les grossesses. »

Des dents en mauvaise santé

Les femmes bénéficiant de l’aide alimentaire présentent aussi une santé buccodentaire particulièrement mauvaise. Le même groupe a été interrogé sur l’état de sa dentition. Résultat, 18,3% déclaraient entre 5 et 14 dents absentes non remplacées ! Cette absence d’un nombre significatif de dents est associée à des probabilités plus élevées d’obésité. D’ailleurs, plus les femmes étaient en surpoids, plus le nombre de dents absentes était élevé.

« Ces associations entre corpulence et état de santé bucco-dentaire soulignent l’importance d’une approche de prévention globale et d’une amélioration de l’accès aux soins pour les personnes en situation de précarité », concluent-ils.

  • Source : BEH, 17 juin 2014

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils