Loi Detox : un « oui » contre les substances toxiques ?
15 janvier 2016
Alex Ionas/Shutterstock.com
Au travail, dans la rue ou à la maison, les polluants, pesticides et perturbateurs endocriniens nous entourent. Adoptée ce jeudi 14 janvier à l’Assemblée nationale, la loi Detox apporte justement des solutions concrètes pour réduire notre exposition quotidienne à ces substances toxiques.
« Le XXIe siècle doit être le siècle de l’hygiène chimique ». C’est en ces mots que s’était exprimé le Président de la République à l’occasion de la Conférence environnementale de novembre 2014. Depuis, l’idée semble avoir fait son chemin. Votée par les députés en première lecture, la loi Detox présente des avancées pour limiter l’exposition aux substances toxiques retrouvées « dans l’alimentation, les vêtements, les meubles, les produits de beauté, les poches de perfusion à l’hôpital ou les jouets des enfants », souligne Jean-Louis Roumégas, député Europe Ecologie les Verts (EELV) et auteur de la loi. Le texte prévoit :
- Un Plan national de substitution des substances chimiques préoccupantes ;
- Une publication annuelle par les ministres de l’environnement, de la santé et du travail des produits à risque détectés dans les entreprises ;
- Un recensement obligatoire des substances toxiques transmis à l’Institut national de l’environnement et des risques (INERIS) ;
- Un label attribué aux entreprises les moins polluantes afin d’inciter à l’utilisation de produits de substitution moins nocifs pour l’organisme. Des démarches déjà effectuées depuis plusieurs années en Allemagne, au Danemark, aux Etats-Unis et en Suède ;
- Une nouvelle mention précisant l’absence de toute substance toxique apposée sur les produits de consommation ;
- Le marquage obligatoire d’un pictogramme « déconseillé aux femmes enceintes » sur les produits contenant « des perturbateurs endocriniens, de substances allergènes, cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (affectant les capacités reproductrices) ».
Quels enjeux ?
L’objectif de cette loi n’est autre que de freiner la propagation des maladies chroniques liées à l’environnement (pollution de l’air, de l’eau, des sols, de l’habitat, du cadre de travail, de l’alimentation…). Sur les moyens et longs terme, les inhalations, ingestions ou contacts cutanés quotidiens favorisent en effet la survenue de diabètes, de cancers, de maladies respiratoires et cardiovasculaires. Mais aussi d’obésité, de troubles de la reproduction et de maladies neurologiques.
Certaines de ces substances toxiques peuvent « altérer la santé à très faible dose, cumuler leurs impacts par effet cocktail » et se transmettre de génération en génération. A elles seules, les substances toxiques sont à l’origine de 5 millions de décès chaque année dans le monde, soit 8% des décès enregistrés. A ce jour, l’Union européenne a répertorié 143 000 substances toxiques dont 1 000 sont dites préoccupantes par les effets qu’elles génèrent sur la santé humaine. Et seules 31 d’entre elles ont vu leur usage restreint grâce au règlement Reach.
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Source : Assemblée nationale, Organisation mondiale de la Santé (OMS), le 15 janviers 2016.
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Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet